dimanche 7 avril 2024

Soigne ton gauche...

Le tracé des 42 kms suédois

Il n'est pas facile de se remettre le corps et la tête dans une prépa marathon. Retrouver l'exigence mais aussi tous les petits détails qui font la différence dont je dresse ici un petit inventaire (non exhaustif) : l'équipement (chaussures, short de compression, manchons de compression, crème anti-frottement, gourde 750ml souple et légère...), les compléments alimentaires (vitamines, magnésium, sporteine, boisson isotonique, gels de course et leurs nouvelles saveurs), les séances de récup (Compex, bloc chaud/froid, pistolet de massage, crèmes, gaultherie...). 

Avaler les séances sans se poser de question et se laissant guider par sa montre sur laquelle tous les entrainements ont été téléchargé avec précision (séances VMA, Côtes, Récup, Sorties longues). J'ai en tout une vingtaine de sessions d'entrainement adaptées à mes objectifs (plages de rythme cardiaque, allures/vitesse, distances) et quand je sors de ma zone de travail, sachez que ma montre joue les gendarmes. Elle m'envoie une petite impulsion toute gentille qui me dit "Oh oh, tu n'es pas à l'allure convenue...tu ne respectes pas la séance" Souvent je redresse et la montre se tait. Ma sueur, mes efforts contre son silence, c'est un peu le pacte qui est établi entre nous.

Aujourd'hui, je viens de terminer 4 semaines de prépa dont le bilan reste assez positif. Côté matériel, j'attends demain une nouvelle paire de chaussures. Mais qu'est ce qui m'a pris de quitter les Hoka avec lesquelles j'aime tant courir? Pourquoi ai-je acheter des Asics dont je m' étais passé pendant plus de 8 ans? Je m'en veux un poil d'avoir céder au discours (vendeur sans en avoir l'air...le pire!) de ce gérant de boutique de running. Hoka pardonne-moi, je me suis égaré, j'ai pêché mais j'ai appris de mes fautes. A partir de demain, j'absous mes pêchés avec l'espoir de retrouver plus de dynamisme et d'engagement.

Tout va à peu près mais c'est ma partie gauche qui me donne quelques soucis. Mollet et tendon gauche qu'il faut s'appliquer à soigner au quotidien. L'intensite et la fréquence des sorties est naturellement en cause. On dit qu'il convient de ne pas augmenter de plus de 10% la charge de travail d'une semaine à l'autre mais dans les faits, c'est un casse-tête quasi irrésolvable! La semaine à venir, dite de "regénération", est particulièrement bienvenue. Je vais pouvoir lever "un peu" le pied pour refaire du jus pour ré attaquer un bloc de 3 semaines. 

Et la météo dans tout ça? Vous voulez vraiment qu'on en parle? Les fôréts, régulièrement grasses, offrent des chemins parfois dangeureux car super glissants! Je suis obligé de privilégier des terrains légèrement bitumé que mon corps n'aime pas trop mais c'est la seule façon d'échapper au patinage artistique...Pluies et rares chaleures ont permis à des armées de moucherons de nous envahir. J'en avale de belles quantités à chaque sortie, merci! 

Enfin une nouvelle qui m'a rempli de bonheur : j'ai, grâce à mes connections meudonnaises, obtenu le précieux sésame pour le "marathon pour tous" (parcours du marathon olympique 10/08/2024). Cette année aura donc 2 anneaux olympiques pour moi mais les semaines à venir me laisseront naturellement du temps pour reparler de cet incroyable marathon du mois d'aout. 

Les temps sont parfois durs et certains de mes amis souffrent (en silence). Raison de plus pour mesurer la chance qui m'est donnée de pouvoir me préparer à des échéances que j'ai choisi avec envie et passion. Seuls le travail et l'engagement paient. Le reste c'est du bidon!

25 000 suédois et moi et moi et moi...


 

mercredi 13 mars 2024

L'année sera olympique ou ne sera pas...

Le coureur solitaire de Meudon tournait en rond. En cette année olympique, il avait bien envie d'explorer de nouveaux challenges, de trouver de nouveaux défis. Hormis le "marathon pour tous" planifié en aout et dont le format est assez atypique (marathon nocturne avec un bon gros dénivelé), il manquait une sorte d'apéritif qui ferait office de premier "anneau". D'ailleurs pour le "marathon pour tous" il n'était pas si bien engagé que ça car il lui manquait le précieux sésame : le fameux dossard espéré par plus de 450 000 coureurs qui s'en sont remis au tirage au sort. Malheureux au tirage, son seul espoir de le courir serait de participer en "pirate" ou de se fabriquer un faux dossard. Nous aurons le temps de revenir sur cette course olympique plus tard. 

Notre coureur allait de page web en page web pour trouver défi à son pied avant l'été olympique. Et si j'essayais un trail long mais avec peu de dénivelé? Le grand raid du Morbihan lui faisait de l'oeil depuis un certain temps. Magnifique parcours sur les bords du golfe du même nom, ce raid de 100kms est trés prisé. La preuve, incriptions complètes dès octobre 2023...je passe mon tour. Autre pioche, un trail de même distance sur la côte du Cotentin mais la porte des inscriptions reste close. Je me rends vite compte que les trails de 100 bornes sont tous pris d'assaut. Moi qui pensais naivement que ces trails exigents étaient faciles d'accès mais compliqués à courir, ils s'avèrent aussi difficiles à courir qu'à pouvoir y prendre place! Une petite voix en moi ne cessait de résonner "si le trail long ne veut pas de toi cette année, qu'est-ce qui t'empêche de revenir à tes premiers amours?". Je retourne sur le web et tape "Marathon en juin". La réponse tombe très vite : Stockholm 1er juin. Et là on veut bien de moi! Cela sonne comme une évidence. Revenir 12 ans plus tard sur la Baltique et gouter, je l'espère, à une autre météo que celle de 2012 (mélange pluie-neige, forts vents et températures quasi hivernales!). Je pourrai aussi rendre visite à mon amie Marie Noelle et sa famille. De toutes façons c'est maintenant ou jamais car j'ai cru comprendre qu'ils n'allaient pas s'éterniser dans la Venise du nord. 

Ca y est! je tiens enfin mon dossard, mes billets de vols et j'ai concocté un plan marathon sur 11 semaines. Ce sera mon 11ème marathon qui sera suivi de près par le "marathon pour tous" (au mois d'aout). Je vais retrouver l'école de la rigueur et de la volonté, l'enchainement des séances de préparation spécifique et la confiance qui va de pair. J'espère un beau chemin rempli de belles anecdotes et de justes souffrances. 

Mardi midi, je rentre du bureau à la maison. Sur le chemin, je pense à ma 1ere séance mais je n'ai rien arrêté, un peu à l'image de quelqu'un qui se rend dans un bureau de vote sans savoir pour qui voter. 12H45, je quitte mon appartement pour pénétrer dans le bois. Ma montre est prête. Je commence à trotiner et je sais à ce moment là que ma prépa va commencer par une belle séance de seuil (3 x2 kms à allure marathon). Cette première séance va réveiller en moi des vieux souvenirs. Mon corps est prêt , il n'attendait que ça. Stockholm, je viens!

vendredi 22 avril 2022

Ensemble on va plus loin, vraiment plus loin...

Impossible de ne pas partager avec vous l'aventure trail que je viens de vivre avec notre petit groupe du "Vivre ensemble" et les enfants qui nous ont accompagné. Ayant accepté de relever le défi proposé par mon ami Christian au sortie de l'hiver, je m’apprêtais donc à vivre un challenge un peu hors normes pour moi : un Trail alpin de 57 km autour du Lac de Paladru avec 2000 mètres D+ et surtout en joëlette... Bien préparés et surtout très motivés, nous sommes arrivés la veille de la course pour nous installer dans un confortable bungalow situé dans le camping d’où partait la course. J'ai fait la connaissance d'Ugo Ferrari (un sacré trailer qui s'est auto-proclamé le "Duc de Savoie") tout surpris d'apprendre qu'on s'attaquait aux 57 kms avec une équipe si réduite. Il est vrai qu'en temps normal, même si un 10kms à plat en joëlette, on forme en général des équipes de huit coureurs. L'écart de force le rend un poil inquiet et moi de plus en plus anxieux...
Le départ 07H15
départ matinal

Dimanche 07H15, Ugo Ferrari, qui s'est transformé en animateur de course (et il est d'ailleurs très bon dans ce rôle là) et les organisateurs nous donnent le départ sous le regard et les cris des accompagnateurs, mamans et enfants engagés dans notre aventure. Anthony est donc notre premier pilote. Il est convenu d'alterner toutes les deux heures environ entre nos deux pilotes (Léa et Anthony) pour ne pas trop les fatiguer. 

 

 


Km 22

2 heures de course, premier changement de pilote. Le panorama tient toutes ses promesses, ce trail est à la fois champêtre et pré-alpin. Il fait un temps parfait, je me sens vraiment en forme avec mes camarades de course. Les coureurs qui nous doublent encore (mais après 2 heures ils sont rares) nous encouragent et nous gratifient parfois d'une petite tape amicale. 4 heures de course sont vite passées et notre gestion semble bonne. Malheureusement on perd déjà un coureur au 29eme kilomètre pour problème gastrique. Puis un deuxième un peu plus tard (km 35)...heureusement notre joëlette a trouvé quelques forces supplétives (4 jeunes) qui nous permettent de continuer à avancer.
km 35

C'est un grand et beau jour!

 

 

 

 

 

6 heures de course, je me sens dans un grand jour contrairement à mes autres camarades, rien ne peut m'arrêter! Les jeunes renforts s'arrêtent au ravito du 41eme km mais la "force jaune" des "Dunes d'Espoir" est venue en renfort et ces jambes supplémentaires sont les bienvenues. Je vois ma montre atteindre les 50 bornes, une première que je savoure. 



 

Puis 8 Heures de course, une première aussi. L'arrivée semble proche et nous abordons avec sérénité les 5 derniers kilos. Juste avant la ligne d'arrivée, accompagnateurs, mamans et enfants sont tous là. Ugo Ferrari commente notre arrivée au micro. L'émotion, les larmes, la joie, les sourires, que c'est bon d'avoir couru ce trail avec cette équipe là!  

Tous victorieux! J'adore cette photo!

9H17 d'efforts, de rigolades, de chants (oui j'ai chanté), de silences, de sueur pour un nouveau statut: celui d'ultra trailer en joëlette. Paladru, on est venu, on a vu, on a vaincu pour Léa et Anthony. To be continued...
Ultra happy trailer...

mercredi 20 octobre 2021

Ma dixième étoile...

Silian pour LVI
L'objectif était clair : venir à bout de ce marathon en se basant sur un chrono d'environ 3H30, soit un rythme de course compris entre 4'50'' et 5' par kilomètre. La météo promettait d’être belle voir parfaite avec à peine 13°C prévus vers 13H à l'arrivée. Mon manque d'entrainement sur les trois dernières semaines m'imposa un changement tactique guidé par la prudence : Modifier mon sas de départ en choisissant les 3H30 et oublier les 3H15. La semaine de l'événement fut surtout consacrée à refaire un peu de "jus" et à m'occuper utilement la tête et le corps. Je vous fais grâce de la check list des choses à penser et à faire 48 heures avant l'heure H. 

 

Jour J (H-1), je rejoins mon nouveau sas de départ par un franc soleil qui transforme les Champs Élysées en une avenue teintée d'or. En attendant le "start" tant attendu, je fais la connaissance d'un drôle d'anglais qui s'est inscrit un peu au hasard à son premier marathon. Il est la plus simple expression du coureur à pied et ressemble en cela à Philippides à un détail près : il n'a pas de courrier ni de message. 9H40, les coureurs du sas bleu du marathon de Paris sont lâches après plus de 900 jours d'attente. Paris, tes marathoniens sont de retour!


oui je sais...pas de copy right...

Les nouveaux ajustements de parcours sont tout simplement magiques : Place Vendôme, l'Opéra Garnier, Avenue de l'Opéra. Mon rythme est bon, régulier et conforme à l'objectif. J'ai presque l'impression de faire une promenade de santé sur la fameuse "ligne verte" indiquant la trace la plus efficace. 5kms, 10kms, 15kms, Semi, 25 kms ça va, je gère. Je reste à l'écoute de mes ischio et ne suis pas encore totalement relâché mais la belle ambiance, le public en nombre et Paris sous le soleil commencent à me griser. Je prends du plaisir et chaque kilomètre me rassure un peu plus. Je vais y arriver et dans un chrono acceptable, maintenant c'est évident.



J'ai un rendez-vous au 35eme avec mes parents et enfants. Pas trop le temps de m'y arrêter, ils me poussent à repartir alors que mon corps aurait bien besoin d'une accalmie. J'ai la sensation de prendre le fameux "mur" du marathon. Cette fois, il est vraiment là et le combat va donc durer 7 kms. Je paie ma préparation finale escamotée et mes blessures mais je suis armé. J'ai ma botte secrète, mon arme absolue : Laurent. Je lui parle de son quartier qu'on vient de traverser, je lui demande de prendre un peu le relai, de me donner un bonus de force. Je repense aussi aux séances les plus difficiles comme mes sorties à Milos ou Sifnos. Ces sorties sont fondatrices et ont forgé mon mental, il est précisément l'heure de s'en servir.


Kilomètre 41, on y est presque Laurent! Je te l'ai promis et aujourd'hui je reprends Paris pour toi! Beaucoup de coureurs sont à la rupture. Probablement sous entrainés comme moi. Qu'elle me semble encore loin cette ligne d'arrivée. 2eme et dernier rendez-vous en famille sur la Place Dauphine en travaux (Merci Hidalgo!!), dernier virage et voici enfin la libération tant attendue. Le speaker et la foule font du bruit mais je suis dans une bulle. Je lève mes bras au ciel et crie mon message destiné à mon ami. L'instant d'après je franchis la ligne et mon corps s'est apaisé d'un coup. J'appuie sur ma montre, j’arrête mon chrono, je viens de terminer mon dixième marathon. Temps 3H29.On a gagné ensemble, on l'a fait à deux! Merci mon Laurent. 

Tous finishers, tous victorieux ou "Nenikekamen"(*) comme aurait dit Philippides...il est désormais temps d'offrir des vacances à son corps, de revivre normalement et de vivre un peu le "marathon blues" post-course car comme le dit si bien la coureuse (retraitée depuis peu) Flanagan : “In the midst of an ordinary training day, I try to remind myself that I am preparing for the extraordinary.” Ainsi quand on vient de vivre l'extraordinaire, il faut accepter de revenir à l'ordinaire...ou d'imaginer de nouveaux défis pour repartir à l'aventure. Une nouvelle ville marathon à conquérir? Devenir un meneur d'allure pour vivre le marathon autrement? To be continued...


(*) "nous sommes victorieux!" a dit Philippides avant de succomber.

dimanche 10 octobre 2021

La ligne et rien d'autre que la ligne...

Interview réalisée sans trucages dans l'appartement de Silian à J-7. Meudon par une belle journée ensoleillée.

"Bonjour Silian, ravi de te retrouver par la traditionnelle et rituelle interview d'avant course! Comment te sens-tu, que peux tu nous dire de ces derniers préparatifs avant dimanche prochain?"

Silian: " C'est la prépa la plus compliquée et difficile que j'ai pu vivre. Des bobos, des blessures, des terrains de jeux pas faciles et peut être un peu trop d'Ouzo...mais dans l'ensemble je me sens verni et chanceux de me dire que oui dans une semaine je vais tenter ma chance!"

"Quand tu me dis tenter ta chance, ça va dire quoi au juste?"

Silian: " Je me sens encore sur des œufs et je connais plus que jamais mes limites mais si j'applique à la lettre mon Plan ça peut marcher. L'idée sera de ne faire aucune faute, aucun écart ni chute accidentelle et surtout de respecter un rythme de course de 4'50'' à 5' au kilo pas plus pas moins..."

"Tu crains une nouvelle blessure?"

Silian: " Oui sur 15/20 kms ça doit tenir, au delà avec cette blessure et les derniers bobos je rentre dans une zone inconnue donc il faudra être à l'écoute de mon corps mais en même temps m'en distraire...J'ai prévu une set list à écouter pour faire une peu diversion."

"A ce rythme là tu peux espérer quoi?"

Silian: " Entre 3H30 et 3H35 mais franchement être "finisher" suffira à mon bonheur! Point positif il devrait faire beau pas trop chaud avec une super ambiance rendue à nouveau possible par 60 000 coureurs!"

"Quel a été le moment le plus marquant de ta prépa?"

Silian: " En fait je pense à deux moments. Le premier à Milos au coucher du soleil, j'étais en feu et j'avais des sensations incroyables. Le deuxième à Santorin, j'étais dans le dur mais je me disais qu'au fond ce genre de sortie paierait un jour, pourvu que cela me serve dimanche."

"Justement retrouver la course officielle avec du public tu espères quoi?"

Silian : " Courir avec 60 000 coureurs est une expérience inouïe, tu sens quelque chose de différent, tu franchis un niveau et ça te reste pour l'éternité. Tous ceux qui ont déjà couru ce type de distance te le diront: Marathonien un jour, marathonien pour toujours!"

"On va mettre de côté les bobos. Arrives tu à visualiser la fameuse ligne d'arrivée?"

Silian : "Oui depuis cette semaine j'y pense chaque jour. Je suis tendu mais à la fois tellement excité et c'est précisément pour cela que j'aime ce sport. Je n'ai jamais ressenti autant d'émotions qu'en course à pied et particulièrement lors d'un marathon. Pour revenir à la ligne, je la veux plus que d'habitude, je ferai TOUT pour l'atteindre quoi qu'il m'en coute!"

"Qu'as tu prévu ensuite?"

Silian : " Une bonne douche mais surtout une bonne bière! L'abstinence commence à me peser."

"Ta famille viendra sur le parcours?"

Silian : " J'aurai de bons et vrais supporters en la personne de ma maman accompagnée de mes enfants. Quoi demander de plus?"

"On te dis ..... et on espère un bel épilogue sur ton blog"

Silian : " Merci, que la fête commence et qu'elle se termine de belle manière pour moi et pour Laurent qui sera avec moi, dans mes jambes, dans ma tête et dans mon cœur, j'en suis sûr! "  



mardi 5 octobre 2021

Pour un Homme et rien d'autre.

un ruban presque plat de 800m..je prends!
Je confesse, j'ai replongé...L'idée de recourir la "suprême" course à pied dans ma ville après 2 ans d'interruption était trop forte. Pour cela il a fallu retrouver le chemin de l'entrainement, de la volonté et de la rigueur mais ça vous le savez déjà, non? Alors oui je suis passé par tous les stades qui précédent ce fameux jour "J". L'excitation de s'entrainer comme un pur amateur mais sans ménager ses efforts, sentir venir doucement la routine, essayer de s'en distraire, et puis se blesser comme un artifice pénible pour se remotiver et chercher désespéramment une issue favorable. La blessure, cette douce alliée qui remet les choses en place et te fait voir les choses autrement. Nombre de fois ou j'ai envié de simples coureurs depuis ma voiture en me disant "je donnerai beaucoup pour courir comme eux aujourd'hui". Être sur la touche me regonfle, me redonne l'énergie que j'étais en train de dissiper sur les pistes d'entrainement ou jai accumulé des centaines de kms. "Blessure" je t'aime un peu, à la folie, pas du tout... 
 
Les trois premières semaines d'entrainement ont coïncidé avec mes vacances en Grèce.Pas facile de respecter un plan d'entrainement dans les iles grecques. L'inexpérience des reliefs et des parcours rend la tache un peu compliquée mais renforce le côté aventure. Les températures et les "restes" d'ouzo m'ont permis de revendiquer le statut " made in Greece" mais soyons clairs l'entrainement était mal adapté à une prépa marathon et cela a laissé des traces. J'en tire quand même la satisfaction de pouvoir me dire après coup: "j'ai couru à Milos, Naxos, Sifnos et Santorin...". J'ai agrandi mon royaume de "course à pied" et j'aurai laissé un peu de ma sueur dans de beaux endroits. 
 
 
La caldera à portée de pied

Retour à Meudon début septembre, le teint encore bien bronzé, il est maintenant question de retrouver du plat et du rythme. J'alterne prudemment les séances techniques et fondamentales en les consolidant parfois de séances de vélo en salle ou de piscine. J'attends, sans me l'avouer, la blessure. Elle finit bien sûr par arriver. J'avais RDV avec elle, comment aurais-je pu oublier? Protocole de soins, tout reprend une place calculée, pesée. Tout ce qui me paraissait secondaire reprend d'un coup de l'importance. J'accepte ce défi même si je suis loin d'en maitriser l'issue. J'adapte le plan, je fais des aménagements, je négocie avec mon corps. Après une première reprise le constat est à la fois positif,je recours; mais teinté de contraste, j'ai perdu le rythme et le bénéfice des 6 semaines passées. J-15, j'ai changé de chaussures, je porte parfois un strap pour me rappeler mes limites. Je ressens du mieux mais soyons clairs, je suis assez loin de l'extase...Je tente un bloc de 5 kms à mon rythme marathon et à la toute fin de celui-ci je sens que j'aggrave un peu mon cas. Je ressors le lendemain en me disant "ça passe ou ça casse" et naturellement ça casse... 
 

Séquoia 314 forever!

Je ne vais pas m'apitoyer car j'ai mis depuis longtemps le chrono de côté. Ce que je voudrai c'est simplement finir une histoire que j'ai commencé. J'accepte très volontiers de mettre de l'eau dans mon vin à condition qu'on me permette de courir. Égoïstement je veux ma part de réussite dans cette aventure mais je veux surtout la partager avec l'Homme qui m'a "accidentellement" incité à courir. Je veux que cette ligne d'arrivée soit la sienne, peu importe le temps et l'effort. Je le cours pour lui et c'est bien la chose la plus naturelle que je puisse faire. Ce serait pour moi le 10eme et pour "LVI" le premier. Que cela soit écrit et se réalise...

mercredi 18 novembre 2020

Les idées claires...

Joli bois, je reviens caresser tes chemins...
 

Ma plume reprend du service mais cela reste mon seul post annuel! Du jamais vu pour quelqu'un qui vous nourrit d'articles assez régulièrement au rythme de mes préparations de course. Oui mais voilà, de courses il n'en ait point trop question depuis ce satané virus...Aux oubliettes le semi de Paris et son marathon qui aurait du être couru en avril dernier, aux oubliettes aussi les petits trails sur lesquels j'avais un œil, aux oubliettes les grandes courses de la rentrée (Paris Versailles, Berlin, Marseille Cassis...et j'en passe). L'année 2020 a inventé la distanciation sociale et sportive. Plus de rassemblements ne veut pourtant pas dire adieu à la pratique du sport. J'ai, à titre personnel, jamais fait autant de sport que durant le confinement Acte I réalisant même un challenge assez tordu et quelque peu illégal : un marathon "fractionné". Comprenez un marathon en 3 étapes mais le même jour (16 kms de bon matin, 14 le midi et 12.2 en fin d'apm, le compte est bon 42.2...). J'ai donc acquis une expérience supplémentaire. Oui, je peux courir 3 fois dans une même journée, sans bobo et avec passion. CQFD.

L'acte II du confinement offre presque d'avantage de libertés pour les coureurs. Les bois et parcs sont restés ouverts et il n'y pas plus de contraintes horaires pour nos sorties. Occasion pour moi de retrouver avec bonheur le bois de Meudon, de refaire des sorties entre amis meudonnais, de courir de nuit à la frontale (enivrant!). J'accumule les kilomètres, je garde la forme, je tire une vraie satisfaction de mes sorties mais je reste toujours sans objectifs. J'ai bien tenté l'inscription au marathon du Mont Blanc (juin 2021) mais j'ai été "sorti" dès le tirage (trop de candidats pour un très petit nombre de places en raison des mesures sanitaires). Je ne vis pas pour la "compétition" mais il faut reconnaitre que c'est elle qui conditionne ton plan d'entrainement, ta fréquence de sorties, la variété des séances et enfin le plaisir du voyage (même court) et de l'aventure qui est au bout. Participer à une course, même dans sa région, c'est la garantie d'y retrouver souvent des amis, d'y rencontrer des coureurs passionnés, de prévoir une bonne bouffe d'après course...bref vivre quoi. J'ai peur que 2021 soit fait de fausses promesses. La reprogrammation des courses ne va pas être si facile pour les organisateurs. La réalité économique aura eu raison d'un certain nombre d'événements. L'économie, d'une façon générale, aura aussi d'autres priorités et raisons valables que de satisfaire la soif de compétition de quelques irréductibles. Alors oui, 2021 sera une année de "retrouvailles" sur la pointe des pieds dans un monde fractionné, instable et très incertain. 

la marche familiale (Vanille included)