vendredi 30 juin 2017

mardi 27 juin 2017

Dans les traces de Kilian

Ça aurait peu être la photo du WE! Kilian et Silian!
Week-end de rêve à Chamonix Mont Blanc. Comment résumer toutes ces émotions et ces images que j'ai encore en tête? La tache me semble d'un coup presque aussi ardue que de recourir le fameux marathon qui soit dit en passant ne fait pas 42 mais plutôt 44 bornes... Allez je me lance je suis sûr que je vais arriver à vous faire partager ces doux instants de folie et d'efforts. Alors vous êtes prêts pour vous mettre un peu dans ma peau?

Samedi matin Orly Ouest, mon seul stress réside dans mon bagage cabine bourré de gels et de poudre énergétiques. La pochette en plastique de 20 par 20 est archi pleine mais la sécurité est clémente au vu de mon matériel de course. On me laisse tranquille. La fille chargée de scruter le contenu des bagages au rayon me dit "votre grosse boite c'est du thé?" "Non c'est du Gatosport". Je m'entends lui répéter 3 fois "Gatosport". Je crois bien que c'est la première fois qu'elle en entend parler.


Mont Blanc inspiration!
Samedi 12H, j'ai quitté l'aéroport de Genève depuis une demi heure. Cela me fait bizarre de me trouver dans un taxi collectif dans les alpes et me dire que je ne vais pas aller skier. Ou sont mes amis espagnols et autres parisiens avec qui nous serions déjà en route pour Avoriaz? Mais non...nous roulons sur l'autoroute blanche. Chamonix 45 bornes. Tiens...c'est presque la distance à parcourir dimanche. Le mini bus est rempli de touristes venus faire des courses en montagne, des anglais qui retournent dans leur villégiature et moi qui lit un bouquin de Sylvain Tesson dans lequel il raconte sa longue traversée à pied, à cheval ou en vélo de Sibérie aux Indes sur les traces des évadés du Goulag. Mon trail me semble bien modeste à côté de cette aventure hors normes...

Suivez le Guide!
Samedi 13H30, je suis dans la queue pour le retrait des dossards et la vérification des sacs. C'est assez long car les organisateurs vérifient scrupuleusement le contenu obligatoire : veste de pluie, couverture survie, téléphone chargé, réserve d'eau 1.5l, gobelet, sifflet...puis te font signer une décharge comme quoi tu reconnais être conscient de l’environnement dans lequel tu t'engages. Dans la file d'attente j'ai tout le loisir d'observer ceux qui prendront comme moi le départ dimanche matin. Tous sont super affutés et ne parlent que de trail. Age moyen de tous ces guerriers des chemins de montagne? 35 je dirai. Pour eux faire du Trail semble aussi facile que de respirer. "Alors cette maxi race?" "Ouais facile, tu fais la 6000D en aout?" Ils en étalent, ils font les beaux, ils sont très sûrs d'eux. Ces mecs (assez peu de filles faut dire...) ne semblent pas connaitre le doute ou l'échec. Ils entretiennent leur petite comptabilité de kms et dénivelés courus dans l'année. Si chaque kilomètre était rémunéré, certains de ces mecs là seraient riches, très riches! Fort heureusement, ils font ça par plaisir, par envie de monter ou descendre des montagnes et pouvoir se dire en rentrant : Je suis passé par là. Ils affichent des sourires insolents genre "même pas peur". Bon, très bien, on verra ça dimanche les gars.
Touriste à plan de l'Aiguille H- 14

Samedi 15H30, je m'offre une visite de l'Aiguille Rouge et une petite séance d'oxygénation par la même occasion. Le décor est sublime! A couper le souffle. Le Mont Blanc me fait un clin d’œil. je pourrai presque le toucher. Il y a 34 ans, j'étais sur ton toit avec mon père, j'avais 13 ans. Ce moment, je m'en souviens encore. Cette émotion je la ressens encore. Si j'écoute mon corps, j'ai la satisfaction de sentir que tout est encore là, comme avant. Ces 34 années n'ont rien altéré, au contraire.
Je quitte le site en ressentant de la sérénité une vraie plénitude, bref, je suis bien!

Le Podium est en place
Assez content de la cuisson du gatosport. A table!
Samedi 20H, je récupère le "Gatosport" que l'équipe de l'hôtel m'a gentiment cuit. Il est comme je les aime. Doux comme un fondant au chocolat. Je pars en ville en quête d'un bon plat de pâtes et reviens dans ma chambre pour 21H30. En mangeant une partie de mon Gatosport, je fais ma check-list pour demain: dossard épinglé, boisson prêtes à être mélangées, gels sélectionnés, MP3 et Gopro chargées, Nok sur ma table de nuit pour badigeonner mes pieds, bandana sorti, sac coureur d’après course prêt et enfin montre GPS chargée à 100%. Veille de course, forcément l'excitation joue un peu les trouble fête. Seul dans ma chambre je me refais la rétro des trois mois de prépa. Je me sens serein. A part une chute, je ne crains rien. J'avale un petit cachet histoire de favoriser ma rencontre avec Morphée ou sa remplaçante. Personne de vient me chercher...j'attends et finalement le marchand de sable passe vers 11H30.

Départ dans 20'!
Dimanche 05H30 (enfin 5H25) "Bonjour c'est votre réveil". Le réceptionniste a 5 minutes d'avance mais je ne lui en veux pas. Il a du boulot ce matin car l'hôtel est rempli à 50% par des coureurs. Certains ont décidé de prendre leur petit déjeuner dès 5H15 alors qu'on est à 300 mètres de la zone de départ...Ça sert à quoi d’être sur la ligne trop tôt? A gamberger! J'ai opté pour un horaire "sans gamberge". Petit déjeuner à 05H45 avec le reste de mon fameux Gatosport, brossage de dents, alimentation de ma poche d'hydratation, crèmes anti frottement sur toutes les zones concernées..., remplissage de ma deuxième gourde chargée en anti oxydants, pose du bandana, 2 gouttes de parfum pour masquer l'odeur de la crème et voilà je suis dans les rues de Cham. Bonjour "Mont Blanc" comment vas tu ce matin? Quel temps va t-il faire? Le ciel est un peu chargé mais les organisateurs promettent une belle éclaircie. 6H40, je suis au départ et les visages de mes amis trailers affichent nettement moins d'insolence comme si la nuit leur avait enlevé un peu de leur assurance. Certains ou certaines adressent des bisous à des proches venus les voir partir et leur font des grands signes de la main. Pouce levé, ça va aller, tu vas y arriver, t'inquiète, t'es le meilleur...bref grande séance collective d'auto persuasion qui au fond ne dupe personne. La vérité du terrain va en faire souffrir certains plus que d'autres et pour environ 8% ce sera l'abandon. Cette stat je n'y songe même pas. Moi j'ai un Trail magnifique à honorer et un avion dans la foulée. "Coureurs départ dans 2 minutes". Les coureurs "Elite" sont en place à quelques dizaines de mètres de moi. De là ou je suis je n'aperçois pas Kilian, dommage, mais je sais qu'il est là, devant moi, tout près et ça me motive. Tu vas voir Kilian ! je ne suis pas né dans les Pyrénées, je n'ai pas vécu en montagne mais je sais courir et je vais te le montrer! Parole de Silian. Le départ est donné, on progresse lentement dans les rues de Cham. Le coach m'a bien prévenu " tu restes le plus frais possible pendant 3/4 heures, à la sensation, pas de surchauffe...". Promis Coach, pas d'allure inconsidérée, je lui fais une confiance aveugle car le gaillard sait de quoi il parle!

Une heure plus tard j'arrive à Argentière et en passant la cellule de chronométrage je pense à tous mes proches qui me suivent sur le "tracking Live". Ils viennent de recevoir ma première progression. Il en sera de même à chaque futur passage de cellule (6 en comptant celle de l'arrivée). A chaque franchissement je leur envoie un message: Hé je suis là, je suis toujours en course, toujours vivant! Je leur dois bien ça après l'avalanche de messages de soutien que j'ai reçu. Touchant, vraiment!

Qu'est ce qu'ils font comme bruit ces gars avec leur bâtons! En plus d’être difficiles à doubler, j'ai toujours peur d'en voir un me planter son bâton dans le pied. Du coup j'annonce de quel côté de dépasse pour éviter leur banderille. "Sur ta gauche, merci!". Et puis c'est marrant mais on les entend beaucoup moins  parler de lors exploits à la "Maxi Race", à la "SaintéLyon", à la "CCC", non beaucoup plus introvertis je vous dis...à part leurs bâtons qui font "cling cling". J'entends certains se plaindre de leur cardio ou d'autres souffler assez fort alors que nous sommes qu'au douzième kilomètre...bon courage parce que là c'était juste un apéro! Dans la descente vers Vallorcine je prends une grosse pluie qui n'a strictement aucun effet sur moi, bien au contraire. Aujourd'hui je sens que c'est mon jour alors c'est pas un peu d'eau qui va m’empêcher d'avancer, alors j'ouvre grande ma gueule histoire de m'hydrater naturellement. La pluie cesse, elle abandonne! C'est alors mon mollet gauche qui m'inquiète. Ce ne serait pas un petit début de crampes là? A cette distance avec cette intensité? Pas possible, disparais, on me la fait pas! La douleur elle aussi capitule et s'en va sur la pointe des pieds...

Chaque ravito est un vrai réconfort. Je n'hésite pas à reposer mon corps environ 5 minutes que je consacre à m'hydrater en eau claire (sans produit isotonique) et à m'alimenter en produits frais (figues, raisins) ou barres céréales. Je lorgne un peu sur le fromage mais Coach me l'a défendu...
Au redémarrage je me sens fort, ma foulée est bonne mais je dois vite me raviser pour ne pas me cramer et respecter le contrat fixé par Coach Rodolphe: 3/4 heures en sensations, après on voit...
2 heures de course, arrive la fameuse montée du col des Posettes. J'ai calculé qu'elle devrait me prendre 1H30. Le début ressemble à un vrai mur et peut faire peur quand on sait qu'il y a 6 kilomètres de montée! Je la gère mentalement. Tu crois me faire peur avec ton dénivelé à faire pâlir un parisien mal acclimaté aux montagnes? Tu vas sentir mes pas ma grande! Je la piétine pendant 1H30! La fin de la montée au col est fraiche, on dépasse pas les 10°C. En pleine brume, le soleil lutte et nous envoie quelques rares rayons. Je les accueille bien volontiers car contrairement à beaucoup de coureurs je n'ai pas sorti de veste et mes mains commencent à se refroidir malgré l'effort...Commence ensuite la grande descente jusqu'au "Tour". Là il faut être lucide et bien voir ou on met ses pieds. Doubler dans la descente est très compliqué pour ne pas dire risqué. Très peu le font. Je me contente de suivre le rythme assez cadencé et me dis que je suis presque au bout du contrat des "4 heures de fraicheur" de Coach Rodolphe.

Le tatoo du parcours et mes "3 amours" accrochés à mon poignet
4H "Le Tour", te voilà! Mais c'est vrai que ça répond plutôt pas mal aujourd'hui. Il me reste 2 belles bosses ainsi qu'une longue montée à Plan Praz mais l'objectif des 7H est à portée de pieds. 20 minutes plus tard je suis à "Tré le Champ". Je regarde régulièrement mon "tatoo" qui affiche le profil complet de la course. Pas compliqué de comprendre qu'il ne me reste plus que 12 petites bornes. Sur plat j'aurai mis une heure mais ici en montagne il faut multiplier par deux mini. Au ravito, je dégaine mon  MP3 car je n'ai plus envie d'entendre ces bâtons taper au sol. Et puis d'abord, est-ce que Kilian court avec des bâtons lui ? Eh bah Non! Ça fait un peu "artif"vos deux sticks en titane ou autre alliage léger. Et Boum un mec en bâtons qui se vautre. Sans tes deux tiges, t'aurais probablement tenu...dommage mec. Avant la remontée sur "Flégère" il y a une descente très technique avec de grosses racines bien humides, des pierres instables et des déclinaisons terribles. J'essaie, un instant, d'imaginer Kilian dans ce profil. Il a fait comment là?

5H de course, c'est la première fois que je vois s'afficher le chiffre "5" en heures sur ma montre! Je ne vais pas pour autant organiser de petite célébration parce que sinon j'ai pas fini. Je suis sûr de bientôt voir le "6" et peut-être le "7". Que de premières en une journée! La montée à "Flégère" me coûte mais je double quelques "bâtons". Dans ma tête, "Flégère" c'est 5 kms de l'arrivée soit grosso modo une heure. Les 400 derniers mètres avant Flégère sont totalement dégagés et empruntent une pente bien  râpée qui raccorde à un télésiège l'hiver. J'ai alors la vision d'un long serpentin humain luttant pour atteindre le ravito toujours trop loin...chaque pas compte. Allez! Après Flégère c'est gagné. Intérieurement, sans que j'ai besoin de le réclamer ma tête est en train de prendre le commandement. Observatrice et peu active, ma tête sait qu'elle doit entrer en scène et m'aider à finir le boulot. A ce jeu là elle est très forte ma tête, je vous assure. Et cette bascule de commandement se fait naturellement. "Ici la tête, je prends la manœuvre!".

Ah 6H15 déjà... Youpi je fête un nouveau chiffre inédit. Depuis "Flégère" je reconnais très bien le parcours final qui est commun à celui du Cross. Je repasse devant les endroits ou j'avais terriblement souffert de crampes en 2011(voir CR sur ce blog/ juin 2011). La différence de fraicheur et mon mental de l'instant me font littéralement jubiler. Du coup l'émotion me parcoure tout le corps, j'ai la joue un peu mouillée... "Oh la tête! C'était prévu ça? On n'avait pas dit qu'on gardait des larmes pour la fin?"La tête a trop de boulot pour me répondre, alors j'avance. 06H30, bon c'est pas bientôt fini, là? Enfin j'aperçois la zone arrivée sauf que pour y arriver il me faut faire encore deux bons kilomètres et que ma montre affiche déjà 42 kms! Qui ment? (Foi de coureurs, le tracé fait plus que 42, tout le monde me l'a confirmé!). Ma montre d'ailleurs n'a plus la pêche. Elle affiche "batterie faible" depuis une bonne heure et j'ai peur qu'elle n'arrive pas au bout. J'ai mes trois amours au bout de mon poignet gauche (bracelet blanc et vert d'Anna, le bleu de Ruben et le rose de Minou) et leurs bons fluides émotionnelles qui vont avec. C'est beaucoup mieux que vos bâtons les gars! "Attention PNC dernier virage" et amorce d'une petite descente. Le chapiteau d'arrivée est là, à moins de 300 mètres. Il y a plus qu'à se laisser porter. Je fais mes nouveaux gestes de "célébration" que j'ai inventé durant cette prépa: je remercie d'abord mes pieds et mes chaussures, ensuite mes jambes, puis mes bras, mon cœur et enfin ma tête! Je franchis la ligne les bras écartés rageusement. "Oh Les larmes!! Bordel les larmes!! vous dormez? On avait dit les larmes à l'arrivée!" Et bien non...ma tête n'a pas jugé bon d'envoyer les larmes... Elle a de façon très élégante quitté le dispositif me rendant un état des lieux propre et clair. "Marathon terminé, mission accomplie, fin du dispositif, retour à la base. Bravo Kilian, pardon Silian!". 6H55 d'efforts dans les traces de Kilian (arrivé lui en 3H45!), 641ème au classement général (sur plus de 2000 participants) et 175ème en catégorie Vétérans 1 Hommes.

Je ne veux pas voir un bâton sur cette photo merci!
J'ai donc pris la suite. Vérification du sac à l'arrivée (les commissaires de course ne rigolent pas!), récupération du plus beau métal (la belle médaille du 42!) et enfin celle que beaucoup attendaient : La bière de Chamonix versée abondamment dans mon grand gobelet en plastique. La première gorgée de cette bière fraiche face au Mont Blanc brillant sous le soleil m'enlève toute douleur. Je vis ce moment unique et magique bien à moi avant d’appeler Minou (que j'arrive pour une fois à joindre...miracle...tout marche parfaitement aujourd'hui 😄 ). La suite, vous la connaissez surement (voir sur ce blog ma "vraie/fausse interview") après la bière, une glace et enfin une douche!


La glace! (cassis /citron)
Quitter Chamonix n'a pas été facile. Les rues évoquent ici des héros que la montagne a façonné et parfois endormi à jamais, des noms d'alpinistes qui te font vite retrouver humilité et respect. Ah, c'était tellement bien! Il ne manquait que la petite photo avec Kilian...une autre fois sûrement. 

Lundi matin, même pas mal! Mes jambes sont loin d’être douloureuses. C'est comme si je n'avais rien fait hier, enfin presque. Incroyable! Coach Rodolphe m'a fait un super plan qui m'a permis d'avaler un trail de 42 bornes sans avoir mal. Dingue...J'ai encore clairement la tête à Chamonix mais la vie reprend son cours normal. Cette expérience sera une ligne de plus à inscrire à mon palmarès (le titre de ce blog a d'ailleurs été modifié pour les plus fins observateurs...). Ce trail me rapporte "3 pts" qualificatifs. Pas le genre de points pour m'offrir un café dans une station service, non, des points pour m'inscrire à d'autres courses plus longues, qui finissent plus haut et qui font forcément un peu plus mal...le genre de courses dont sont adeptes mes "copains à bâtons". Par exemple le fameux "UTMB" requiert 15 pts en 3 courses et ce dans la même année...

Je vais ranger tous ces beaux souvenirs et les garder au fond de moi. Je vais accorder quelques vacances à mon corps et le distraire un peu avant ma future prépa (New York Marathon). Je profite de ces dernières lignes pour remercier Coach Rodolphe dont l'efficacité du plan m'a permis de concrétiser un rêve. Enfin la dernière image est celle de cette petite fille dont j'entends encore la voix à "Tré le Champ". Je n'arriverai jamais à dire "merci" à celle qui m'a véritablement touché avec son "courage les coureurs!". Et bien oui petite fille, tes encouragements m'ont fait du bien et m'ont porté et vois ce que j'ai accompli un peu grâce à toi!  




jeudi 22 juin 2017

Passer son corps au révélateur


Finalement finir "1er" en + de 4H ne me rassure plus tant que ça!
Ca y est! Nous y sommes! Ma dernière sortie était précisément ce matin. Un modeste jogging de 50' mais durant lequel j'ai ressenti une véritable émotion en courant parmi ces endroits si familiers : l'observatoire de Meudon, l'avenue du Château, la petite portion cassante du Paris Versailles, les bois de Meudon et ses odeurs de bois coupé, la tour Hertzienne, Marcel Bec... J'ai biffé fièrement cette dernière séance d'un trait jaune fluo. Et hop, good bye feuille N°4/4! Fini l'esclavage des feuilles et des séances qui se succèdent, place maintenant à l'événement, à ce que j'aurai mis 12  semaines à m'offrir: être prêt pour le Mont Blanc.

Départ samedi matin pour Genève puis Chamonix. La liste des choses à emporter est assez simple : de quoi courir, des trucs à boire et manger avant et pendant et enfin une trousse de toilettes et de quoi se changer après. J'ai eu la confirmation de la présence de Kilian qui s'élancera comme moi dimanche à 7H. Lui risque de battre le record (4H?) et moi d'arriver 3 heures après son Excellence...un monde nous sépare mais on finit par profiter de la même montagne. Je sais que je vais connaitre des moments un peu "durs" mais ce que j'ai fait m'a suffisamment préparé. J'ai juste envie que mon corps honore son contrat. Après quoi, je lui offre 7 petites semaines de vacances méritées avant de reprendre un autre entrainement (Marathon de NY).
Bye Bye Feuille N°4/4!

Tout est désormais au vert pour vivre ce moment espéré depuis douze semaines. Tout faire pour que ce moment soit un "bon et grand moment". Mettre son corps et son esprit en alerte pour savourer chaque foulée, chaque kilomètre et retomber en amour avec ce paysage majestueux et grandiose!

Et si ma montre décidait de s'arrêter avant le terme de cette course? Je n'ai jamais couru plus de 4 heures et 15 minutes...va t-elle supporter 6/7H? Côté Gopro, je suis fixé. Une batterie en mode veille cesse au bout d'environ 4H. Du coup je suis bon pour acheter une batterie de secours si je veux filmer le final. La dernière semaine est clairement réservée à ces petits détails qui peuvent agréer la course ou la gâcher.Il faut aussi être plus "flex"avec son corps, le laisser vagabonder un peu avant que la fin de la récré ne sonne. Franchement à part mon expérience du cross en 2011 (voir CR sur ce Blog...) et plus récemment mon Trail marocain, je manque un peu de repères. La météo va t'elle aussi nous jouer un vilain tour? C'est encore caniculaire aujourd'hui et demain à Chamonix, qu'est-ce que dimanche nous réserve? Je trépigne, j'ai envie d'en découdre, je savoure ces moments précieux, ces petits instants faits de rien du tout mais qui t'irradient déjà d'un doux bonheur. Je viens d'avoir une idée! Il faudrait convertir ces bons fluides en une sorte de médoc, en petites pilules à prendre les jours "sans".

Tout prêt du Maitre absolu (Kilian Jornet), du moins sur la liste des inscrits...Silian n'est pas Kilian!

Le règlement c'est le règlement! Gare aux contrevenants!


Et enfin Cadeau : Le lien pour me suivre "LIVE" dès dimanche 7H. N° dossard 236 JOURNE Silian. Ne pas confondre avec Kilian...de toutes façons vous verrez de suite la différence...
Site LIVE pour me suivre dimanche...

En haut à gauche, entrez mon N° de Dossard ou mon Nom.

vendredi 16 juin 2017

La vraie/fausse interview de Silian à J- 9!

Interview réalisée à Meudon le jeudi 15 juin 20H.
"El Nino" prêt à répondre aux questions
"Bonsoir Silian. Tu as souhaité renouer avec cette sympathique et vieille tradition de l'interview à J-10, peux tu nous dire pourquoi?"

Un peu déstabilisé par cette première question...
"Eh bien, j'y tenais parce que c'est un moment fort qui marque la fin d'une préparation qui aura été plutôt rude mais j'espère payante!"

"Justement parle nous de cette préparation et des ces feuilles marquées au jaune fluo"

" Le coupable s'appelle Coach Rodolphe! Sans lui je ne pense pas que je me serai imposé une telle prépa, avec de tels dénivelés et nombre important de séance. J'ai perdu plus de 6 kgs durant cette prépa, soit un poids final d'environ 77 kgs contre 84 au démarrage. Je suis très content d’être arrivé au bout grâce à un super kiné qui m'a littéralement libéré de mes contractures. Ziad Mourad à Meudon est un kiné que je recommande chaudement."

"C'est vrai qu'on te trouve très affuté, bravo!"
Silian regarde son pantalon et relève la tête.

"Tu vois cette ceinture? J'ai du y faire un nouveau trou comme sur la plupart de mes autres ceintures.C'était ça ou mettre des bretelles..."
La feuille N°3 /4, le gros morceau!

"Parle nous un peu de ton incident, encore aux cuisses je crois et de ton Kiné?"

"C'est encore une fois une belle histoire et une bonne rencontre. J'arrive chez lui blessé à une cuisse et je pense sérieusement ne pas recourir avant 8/10 jours. Il me remet en selle en 4 jours! Un kiné en or  je vous dis"

"Quels ont été les moments forts de cette prépa?"

"Le plus beau moment est sans conteste ma sortie aux 25 bosses de Fontainebleau, magique, enivrant! Ma sortie longue en Crète était assez marquante aussi. Très beau décor avec cette sortie aux 6 chapelles si je me souviens bien. La plus dure reste ma rando course par plus de 30°c. 4 heures d'efforts pour ne croiser que 4 coureurs! C'était de la bonne folie douce, le genre de sortie qui te rend plus fort à la fin. Le type d'expérience qui durcit et façonne un peu ton mental. J'aime ces mises en difficulté volontaires car c'est finalement de celles-là que tu apprends le plus, le reste n'est que répétition et digestion de kilomètres".
Quand ta Garmin est à plat...vite Ruben prête ta montre!

"Qu'as tu changé par apport à d'autres prépa?"

"Hygiène de vie plus marquée. Tous ceux qui m'ont croisé en mai et juin peuvent en attester! J'ai aussi intégré plus de séances de récupération que je négligeais avant"

"Récupérer...mais comment fais-tu?"

"Au milieu de la semaine entre deux sorties, j'en profite pour nager et faire un peu de vélo".

"Le marathon du Mont Blanc est dans 10 jours, dans quel état d'esprit te présenteras tu à Chamonix?"

"Confiant au sujet du volume et de l'intensité de l'entrainement réalisé mais conscient que je vais pénétrer dans une zone inexplorée jusqu'ici. Courir 42 bornes avec 2700m de D+ équivaut selon certains  à courir un peu moins de 70 kms sur sol plat...or ma frontière se limite à 42! Comment va réagir mon corps, vais-je y parvenir, vais -je découvrir de nouvelles difficultés?"

"Mais c'est bien le propre de ton entrainement? Te préparer au mieux à ces conditions, non?"

Silian semble s'énerver..."Eh, l'entrainement est une chose, le jour J
 c'est autre chose!" Il se radoucit..."j'ai encore en mémoire mon arrivée au Cross du Mont Blanc, une souffrance mêlée à de de la joie, unique mais quel avertissement! D'une certaine façon l'Utat me sert aussi de référence mais ce n'était que 26 kilos...".

souvenir de mon "trail impro" des 6 chapelles.
"Storm is coming" Merde! j'ai rien prévu!










"Donc en résumé confiant mais prudent?"

"Oui c'est ça (il regarde sa femme passer). Je t'ai parlé de ma logistique pour le Mont Blanc?"

"Euh...non, de quoi veux tu parler?"

"Le facteur temps est important car le départ est à 7H du matin, je compte mettre un peu moins de 7H. De Plan Praz il me faut redescendre en téléphérique, ce qui devrait me permettre de rejoindre  Cham vers grosso modo 15/16H et ma navette est à 17H, ce qui devrait me laisser le temps de prendre une douche et de filer reprendre l'avion...Donc j'ai au final assez peu de latitude".
"Qu'as tu retenu de cette préparation?"

Le portable de Silian sonne. Silian dialogue avec un certain Kilian J à qui il adresse ses encouragements. "Désolé, oui reprenons...Ce que je retiens de cette prépa? Encore une fois un entrainement très solitaire faute de partenaires motivés ou dispos...je rigole! Non c'est vrai je me suis tout mangé tout seul, soit environ 40 sorties, pas une en duo! Coach a surement raison, c'est en courant en groupe que tu te pousses un peu plus. Promis la prochaine prépa, j'y penserai sérieusement!"

"Prochaine prépa? Tu as quelque chose en tête? Dis nous tout..."

"Je retourne à NY! Voilà, c'est dit, c'est officiel. Je compte régler quelques comptes là bas avec ce Magic Marathon qui m'inspire, que j'adore mais qui n'est pas donné. Accompagné de Delphine, d’Édith et d'Olivier on va passer un sacré moment là bas. Objectif : passer sous les 3H27."

"As tu un truc qui t'aide à mieux courir? Tu penses à quoi au juste pendant l'effort?"

"Je vais te faire une confidence. Je vais te révéler comment moi mais aussi tous mes camarades coureurs, trichons!"
 
"Quoi! Pardon? Tricher? Tu peux t'expliquer?"

"Je pense que chaque coureur avec un peu d'expérience se reconnaitra dans mes confidences...écoute moi bien...je ne cours jamais 20 bornes mais plutôt 4X5 kms, quand je fais une série de 15, j'en fais en réalité 3X5, nettement plus facile...Tout est affaire de division, c'est ainsi que ça passe mieux crois moi! Qu'est-ce qu'un marathon? C'est un parcours de 8 longueurs de 5 petites bornes chacune, les deux dernières sont presque offertes... mais jamais 42.200 mètres! Crois moi, on est tous des diviseurs/tricheurs mais au final on arrive au même résultat."
  
"As tu un souhait particulier après ce fameux marathon du Mont Blanc?"

"Oui celle d'une bonne bière à l'arrivée, d'une glace italienne dans Chamonix et d'une bonne douche! C'est ça le bonheur XXL du traileur: une bière, une glace et une douche!"

"Silian, je te remercie de m'avoir accordé quelques précieux moments d'avant course, je te souhaite le meilleur. Sois fort, sois grand et profite bien de la Montagne!"

Parcours du marathon du Mont Blanc

Profil du marathon du Mont Blanc




mercredi 7 juin 2017

25 bosses et mille raisons


Pour ma dernière sortie longue (3H), je me suis offert un beau décor et un merveilleux parcours : les "25 bosses" de Fontainebleau. Certes c'est pas la même proximité que le bois de Meudon mais ça vaut franchement le déplacement. Des rochers, du sable, de belles forêts le tout sous un beau soleil pas trop piquant, le rêve! Dès l'arrivée, de bon matin, au parking de la croix St Jérôme (idéalement situé à 300 mètres du tracé), j'aperçois des trailers aguerris en grande tenue. Ça me rassure, je suis au bon endroit. Le novice que je suis ose se renseigner auprès d'un petit groupe qui semble être sur le point de partir. "Ouais c'est bien là. T'as qu'à nous suivre, on va te mettre sur le parcours". Merci les gars mais question rythme je ne vais pas pouvoir vous suivre très longtemps à cette allure. La petite escadrille des 3 trailers que j'essaie de suivre va bon train et l'un d'entre eux en est même à sa deuxième rotation sur les "25 bosses"!! Le ton est donné, je suis dans le royaume francilien du Trail. On double tour à tour deux petits groupes. J'observe mes ouvreurs. Ils courent en mode super léger, genre "on aura fini dans 2 heures". Déjà 15 minutes que j'essaie de les suivre et tout d'un coup plus rien.... Mais ou sont-ils passés? "Eh Oh, les gars?". Je ne vais quand même pas utiliser mon sifflet de détresse ça ferait trop amateur mais faut bien constater que je suis perdu pour de bon.


Plus un bruit, c'est atrocement calme. Aucun signe de vie des deux petits groupes déjà doublés. Je m'en remets à mon sens de l'orientation (bien plus développé que celui de Nathalie, ah ah ah). Je finis par trouver des marquages bleu. Ce n'est pas bon du tout car les "25 bosses" c'est rouge ou rien. Bon, je me considère comme "définitivement perdu" et je m'apprête à revenir sur mes traces quand je croise mon "saint Bernard", un trailer solitaire encadré par ses deux chiens. "Tu es sur le circuit du Belvédère, je vais te remettre sur le rouge". Le chien "ouvreur" connait la trace par cœur, un modèle! Je suis désormais assez chaud pour suivre à peu n'importe quel rythme et mon nouveau copain trailer (de Melun si j'ai bien compris) a une allure qui me convient. Je profite enfin du paysage et du parcours, je me régale!Un peu plus loin, on se sépare, je suis sur le parcours rouge de nouveau, merci l'ami! Comment décrire les "25 bosses"? C'est assez technique et plutôt proche de ce qu'on rencontre en moyenne montagne : rochers, racines, conifères, petits sentiers et beaux dénivelés! A part l'altitude et la végétation très présente, peu de différences. Parfois on croise des randonneurs ou bien des porteurs de gros matelas bien épais pliés en deux...Les "Sherpas" de Fontainebleau sont en réalité des grimpeurs qui s'essayent sur des rochers de toutes tailles et installent pour leur sécurité des matelas au pied des rochers pour leur sécurité.
Déjà quelques bosses de franchies et je commence à m'aguerrir dans la reconnaissance du tracé. Enfin presque...car repérer les petites traces rouge n'est pas si évident. Les peintres n'ont pas eu assez de peinture ou quoi?

Je me fais un nouveau copain de fortune car comme moi il passe le plus clair de son temps à chasser le tracé. Je remarque que certains s’accommodent un peu du parcours en contournant légèrement le haut des bosses (donc la partie la plus difficile). A l'inverse je veux ressentir pleinement ce parcours et être dans le respect le plus complet du tracé. En clair je veux m'offrir le maximum de dénivelé.Ce site valait bien une heure de "bagnole" comme je le dis dans l'un des mini films ci-après postés. Je ressens quasiment les mêmes sensations qu'en montagne. Les pierres et les racines apparentes offrent mille raisons de "partir dans le décor" et mon compagnon de course s'est joliment "vautré" sous mes yeux. Plus l'heure tourne et plus on croise de randonneurs de tous âges. Le sommet de certaines bosses sont assez techniques. Il faut parfois laisser glisser son corps entre deux rochers ou enjamber un vide. Les prises d'appui dans les descentes ne doivent pas être hésitantes. Mes bras me sont très utiles pour maintenir parfois mon équilibre. La fatigue guette le coureur dont les pieds ont petit à petit tendance à vouloir "caresser" les racines...


Deux heures de course à mon actif et je constate que mon co-équipier ne boit pas et ne consomme rien. "Tu ne prends rien?" Non me dit-il j'essaye de courir à bloc! Là encore j'ai des choses à apprendre car puiser dans ses réserves fait visiblement partie de son entrainement pendant que moi je me gloutonne un deuxième gel énergétique en plus du litre de boisson isotonique déjà bu. Un autre monde.





Mal nulle part, mon corps répond bien et je réalise que cette sortie marque la fin de mes neuf semaines d'entrainement sur douze. Mon compagnon de trail me quitte. Il est garé à un autre parking. On se sert la main et on se dit qu'on se reverra peut-être ici ou ailleurs. Je retourne à ma solitude du départ. Il me reste trois bons kilomètres mais ici on compte en bosses! Quatre bosses plus loin donc, j'atteins le chemin qui mène au parking. Je décide de l'ignorer royalement car je veux repasser par l'endroit ou je suis littéralement sorti du tracé. Je me dis que ça pourrait m'être utile car j'ai bien l'intention de revenir ici seul ou accompagné. Il est midi passé et il y a de plus en plus de monde. Je visualise l'endroit précis ou j'ai "merdé". Ma "reco" est terminée, demi tour. Je me laisse aller jusqu'au parking. "PNC, dernier virage". 3H25 de bonheur, 1600 kal de perdus, 21.5kms d'avalés et du D+ en pagaille...Il y avait mille raisons de chuter mais surtout mille raisons de venir ici. Veni Vidi Traili!
Le Tracé en "ROUGE"!

Le profil en D+ du tracé, comptez, il y a bien 25 bosses!

















vendredi 2 juin 2017

Une autre dimension pour un nouveau challenge

Presque 9 semaines d'entrainement plus tard et me voilà affuté, préparé à 80%. La charge des trois semaines à venir devrait baisser (enfin, j'espère Coach!). Cette prépa est de loin la plus difficile et la plus exigeante que j'ai jamais suivi. Du kilométrage, du dénivelé, du travail en seuil, des séances de récup, bref  un programme hyper complet qui m'ont permis de m'alléger de cinq petits kgs. Et je me sens bien sûr nettement mieux sans! Le "touche à tout sportif" que je suis doit pourtant faire des choix. Moins de tennis, de krav ou de foot (va pas te blesser bêtement...) et plus de vélo ou de piscine.Dimanche dernier, je viens de faire ma première "Rando Course". Sorte de trail mélangé à de la marche quand ça grimpe sévère. Le tout sur 30 bornes (1000m D+) et par +30°C, je pense que je me souviendrai longtemps de cette sortie! J'ai croisé en tout et pour tout que 4 coureurs en 4 heures. Il faut bien avouer que les conditions étaient particulièrement difficiles et mêmes dans les sous bois, tu souffres! Mais avais-je le choix? Quand Coach dit "faut sortir", tu sors...
Week-end prochain, je teste le "WE choc". Deux sorties coup sur coup dont la plus grosse doit faire 3H / 21 km/ 1200m D+. Et c'est là mon problème, chasser du dénivelé c'est pas simple! Démonstration : pour avaler 1200m de D+ il faudrait monter et descendre la côté des Gardes en intégralité 10 fois de suite, soit une distance à courir d'environ 50 kilomètres!
Du Jaune, encore du Jaune, toujours du Jaune!

Je commence à bien connaitre les forêts avoisinantes. Tiens... je remarque de plus en plus des déchets d'un nouveau genre. Avez-vous déjà croisé ces armées de randonneurs qui se promènent dans nos forêts avec des bâtons télescopiques? La marche nordique est devenue "tendance" mais elle fait des petits dégâts pas toujours bien visibles sauf pour le coureur des bois que je suis. A combien de kilos de rondelles en plastique on considère que cela commence à faire? Randonneurs à bâtons, soyez gentils retirez vos rondelles! 

La nouvelle pollution de nos forêts par ceux qui précisément prétendent la défendre, je rêve!


Le beau temps revient et il me tarde de ressortir courir avec les enfants qui me suivraient à vélo. Histoire de partager un peu de mon temps d'entrainement sans se couper de sa famille, ça c'est la sortie idéale, la sortie "plaisir" devrais-je dire. 


J'ai remarqué que ma montre (Garmin 610)  enregistrait des perturbations à l'approche des grandes antennes de la tour hertzienne du bois de Meudon. Tu cours tranquillement à 13.5km/h et d'un coup tu passes à 15 voir 16, puis 11km/h. "que se pasa?". La zone de brouillage électronique varie mais j'ai remarqué qu'à environ 400 mètres tout redevient normal. Cela me rappelle justement un épisode marquant. Lors d'un gentil footing dans le parc de St Cloud, je m'approche de la partie basse du Parc qui venait d’être investie par des dizaines artificiers occupés à poser leurs batteries de mortiers et autres artifices pour le plus grand feu d'artifice d'Europe. Ces pros disposent de mallettes de tir électronique afin de déclencher en série des dizaines de pièces et ce durant près d'une heure et demie de spectacle pyrotechnique. En courant au milieu de ce superbe spectacle (vous connaissez ma passion pour les feux, pas vrai?), ma montre a fait des bonds jusqu'à 24km/h!

Les secondes ne m'aiment pas en ce moment. Quand tu es en train de tout donner, elles ne passent vraiment pas vite et quand tu récupères entre deux fractions d'exercice, elles passent à une vitesse...Je pense que beaucoup de coureurs aguerris seront d'accord avec moi, les secondes  ne sont pas nos alliés. Au vu de ce qu'on endure parfois, elles devraient s'ajuster d'elles mêmes et nous donner un petit répit supplémentaire ou abréger d'un poil nos souffrances, personne n'y verrait rien...


Grâce à mon ami Benoît, j'ai découvert un endroit insolite pour courir ou plutôt marcher avec du dénivelé: Le mur de la garenne, proche de l'étang du même nom. C'est donc une magnifique pente de 30% sur 110 mètres de long. Le gravir te rétribue d'environ 40 mètres de dénivelé positif à chaque fois. Y courir/marcher pendant une heure reviendrait à s'offrir environ 1000m D+ mais à quel prix! J'aimerai bien voir Kilian Jornet dans un tel mur et voir ce que ferait notre extra terrestre de l'Ultra Trail. Ça m'étonnerait qu'il puisse y sauter comme un cabri pendant une heure. N’empêche que le gamin du Burgada vient d'inscrire un nouveau record retentissant sur une montagne à son image : l'Everest en 26H en solo, sans cordes fixes et sans oxygène!!
Je ne trouve pas les mots!

A propos de Kilian, je viens d'apprendre qu'il devrait être comme moi au "Marathon du Mont Blanc", so exciting!. Ça me fait au moins une course en commun avec ce dieu vivant...En imaginant que son (mon) père soit là, ça promet une belle réunion de "famille" ! (voir article consacré à l'UTAT Marocain / Octobre 2016).