lundi 21 mai 2018

25 bosses pour les 5 Boss...

Michael, Olivier, William, Erwan et moi
Je m'étais juré d'y retourner pour partager ce parcours sublime avec des amis. C'est chose faite dans des conditions absolument parfaites. Avec un temps magnifique, nous nous sommes régalés pendant près de 3 heures dans ces décors de rêve. J'en ai encore plein les yeux. Les "25 bosses" ne ressemblent décidément pas à nos forêts de banlieue. On a beau être à 50 kms de nos foyers, on ressent une atmosphère totalement différente, comme si nous étions en moyenne montagne, dans nos alpes chéris. L'allure est plutôt douce et adaptée car pas question d'abandonner un camarade sur la piste! Les dénivelés qui conduisent aux "bosses" sont parfois assez brutaux de pierre en pierre ou de marche en marche. A noter quelques passage techniques qui font la particularité de ce parcours tout à fait exceptionnel. On s'y sent tellement bien qu'on en redemande! N'est ce pas les 4 Boss?

Olivier et Erwan en leaders affirmés!


40 kms à la ronde...



Passage technique sur le profil "Rouge"

Arrêt technique...
5 Boss sur un tracé de Légende!
Bon maintenant faut redescendre...

jeudi 26 avril 2018

In the heat of London!

Marathon Expo J-2
Ce huitième marathon restera sans conteste le plus chaud. Les organisateurs nous avaient d'ailleurs prévenu en nous adressant des messages d'alerte " soyez prêts à réviser votre performance et chronomètre en fonction de ces nouvelles conditions". Un accent avait été mis sur la nécessaire hydratation et il était vivement conseillé d'adapter notre tenue de course à cette chaleur inhabituelle pour Londres. J'avais bien prévu le coup avec mon débardeur!
Hyde Park recreation

We have a GO!


A "Targa" moment avec Laurent & Ruben



























Arrivés vendredi soir à Londres, on a passé deux jours à scruter les bulletins météo. Certains annonçaient de la pluie dimanche matin, d'autres non...Matthew était nerveux à propos de sa contracture au mollet, Delphine se sentait peu entrainée et personnellement j'avais du mal à dormir...La chaleur de Londres allait sans doute redistribuer les cartes et gommer les écarts de niveaux.
Bus Transfert
Dimanche matin 7H, c'est le branle bas de combat mais personne n'est tout à fait "opérationnel". Matthew cherche nerveusement sa ceinture de gels et gourdes qui est à sa taille...Delphine remonte chercher dans sa chambre d'hôtel des lunettes de soleil qui trônent sur sa tête...Le transfert direct en bus va durer une petite heure. Dans les rues de Londres le soleil est déjà le roi. Tout est trop calme. Les rares piétons que l'on croise sont souvent des marathoniens qui se dirigent par leurs propres moyens aux zones de départs. Comment créer une diversion pour que Matthew oublie son mollet douloureux? Delphine trouve les bons mots. Je ne parviens plus à remplir ce rôle. "Coach" est lui même  face à des doutes nouveaux. La chaleur excessive et mon manque de sommeil sonnent comme des avertissements auxquels je n'ai pas de parades. Ça doit passer, oui bien sûr, mais pour quel résultat et dans quelles conditions?

H-2!

H-15'
Dimanche 8H. Sommes arrivés dans la zone de départ Bleu. Il fait déjà assez chaud et l'ombre d'une immense "tente d'attente" est la bienvenue. Matthew s’aperçoit qu'il a oublié l'ultime morceau de son "gataosport" ainsi que sa boisson d'attente. On se fait donner un peu de crème solaire qu'on étale généreusement. Quelques traditionnels étirements et on décide de quitter la tente. Le départ est dans environ 15 minutes et les Sas sont déjà bien remplis. Derniers mots d'encouragement pour Delphine qui rejoint la vague 3. Matthew et moi attendons devant l'entrée de la vague 2. Le soleil tape et le léger vent est bienvenu. Un écran géant nous montre la Reine prête à donner le départ. Cinq mois que j'attends ce moment. Cinq mois à imaginer ce fameux départ, l’environnement, les coureurs...j'essaie de revivre les moments clés de ma prépa. Je me dis que j'ai beaucoup de chance d'être là. Je me sens bien, en tout cas beaucoup mieux que Matthew que j'essaie de rassurer. "On fait 300/400 mètres ensemble sans forcer, ok?". "Pan" le départ et c'est parti pour nos deux paires de jambes. Partis sur un bon rythme, je quitte Matthew plutôt confiant. J'aimerai, d'un coup de baguette magique, le faire arriver en 3H29 (son rêve)  mais je ne suis pas Harry Potter...A défaut, je vais pas mal penser à lui sur le parcours en espérant toujours la même chose : que ça tienne!

J'enchaine les kilomètres et je suis surpris par le niveau un peu trop faible de la vague 2. Je suis obligé de prendre les bordures et de doubler sans cesse ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Forcément cela pompe un peu plus d'énergie mais j'ai visiblement un bon stock. J'ai collé sur ma gourde tous les temps intermédiaires (tous les 5 kms) pour atteindre l'objectif initial des 3H15 mais je sais par expérience que doubler comme je le fais depuis une heure sous cette chaleur m'éloignera tôt ou tard de cet objectif. Des bouteilles d'eau sont distribuées à chaque mile et pas question d'en rater une seule! Ce que je ne bois pas finit sur ma tête ou ma nuque. L'ambiance est vraiment au rendez-vous. Les anglais t'encouragent avec beaucoup de conviction et ça donne parfois des ailes. Je passe au pied du Cutty Sark sans le voir...car je suis déjà dans une sorte de bulle. Pour me sortir de cet état je décide d'aller taper dans les mains tendus de quelques enfants. Tower Bridge...j'attendais ce moment et je suis servi. C'est magique, l'ambiance est dingue. Je savoure en regardant les pilonnes et superstructures du pont. Il est rien que pour nous ce matin.

Km 21, un autre spectacle s'offre à moi, celui de la tête de course. Comme espéré, la marathon de Londres est le seul au monde ou l'on peut croiser les premiers coureurs (ce jour là deux kényans et un anglais) à la faveur d'un parcours qui se fait face sur 4 kms environ. Je ne sais plus ce que je leur ai hurlé mais ça m'a fait du bien. Je cherche maintenant à retrouver Nathalie et les enfants sur le parcours. Cela me ferait du bien de les voir car les conditions empirent avec cette chaleur. Leurs visages seraient un vrai réconfort et me donneraient un coup de Boost. Kilomètre 29 les voilà! Quelques paroles et bisous échangés, c'est reparti! Ne pas les voir m'aurait vraiment mis un coup au moral.

Au kilomètre 30, je constate sans surprise que je ne suis plus du tout aligné avec l'objectif des 3:15. Je me demande d'ailleurs à ce moment là si je vais finir en moins de 3:20. On est tous dans le dur et les allures commencent franchement à ralentir  pour certains. Je double de plus en plus de coureurs
en détresse et parfois, plus grave, j'en vois allongés au sol avec des équipes de secours à leur côtés (j'apprendrai le lendemain qu'il y a eu 100 hospitalisations et un décès sur le parcours). De mon côté ça tient mais ces 12 derniers kilomètres vont être très longs! J'espère juste que Matthew et Delphine s'en sortent bien et qu'ils ne souffrent pas trop. Je ne sors même pas mon MP3 sur lequel j'avais prévu une setlist "spécial London" par manque d'envie. De toutes façons, la foule crie tellement fort, que je n'entendrai pas grand chose...

Parfois je double un coureur déguisé et ne manque pas de lui témoigner mon admiration. Comme si il ne faisait pas assez chaud comme ça! Quelle volonté, admirable en tous points de vue! Quelques déguisements aperçus: deux Darth Vader, une tour de Londres, un Christ portant une vraie croix (le grand MALADE!!!), un Teddy Bear sous 45°C (fou complet!!), des mariés, deux mecs dans le même bateau, P'tit Biscuit de Sherk...35 kilomètres atteints, bien! Allez encore 7! Je ne pense à rien si ce n'est d'avaler ces 7 derniers kms. Il est près de 13 heures et pour ne rien arranger on court face au soleil. Au 39ème kilomètre une crampe me foudroie littéralement la cuisse gauche! Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je suis paniqué à l'idée de ne pas finir ce marathon. J'entends quelqu'un me hurler "Silian you can do it!". J'ai envie de le croire mais ma cuisse reste dur et totalement rigide. Je bois le peu d'eau que j'ai encore sur moi. Je m'arrête et essaie d'étirer doucement le muscle. Je marche très doucement sur trente bons mètres en tentant de détendre la cuisse. Ça résiste un peu mais je poursuis. Je trottine sans forcer. Ça semble passer...Je pousse un "Ouf" de soulagement mais je ne fais pas le malin. Il me reste 3 bornes à courir et pas question d'arrêter.

Les trois derniers kilos sont purement mental. C'est le moment que je préfère. Tout se joue dans la tête et le corps est quasi ignoré. Il devient une valeur presque négligeable. Pourtant il a tout fait jusqu'ici! Des images me viennent, des émotions parcourent mon corps et le rendent électrique. Il serait très contradictoire de dire que j'aimerai que ce moment se prolonge et pourtant...
Dernier mile, ça hurle de partout! Je remercie les londoniens pour leur soutien de première classe. Buckingham à gauche, coup d’œil au balcon de la Reine (on ne sait jamais...) et maintenant cette petite ligne droite ou je me sens tout seul. "Regarde Jef, regarde ce que je fais encore aujourd'hui. Elle est pour nous celle-là!". 3:18 dans ces conditions, je savoure! L'entrainement a payé et me voilà encore une fois avec un temps qualificatif pour le "Boston marathon", le saint Graal absolu!

Et les autres alors? Delphine en a fini en 4H14 auquel il convient de soustraire environ 15 minutes pour obtenir son temps à "météo normale", soit un tout petit peu moins que 4H...chez Delphine l'expérience et la maitrise sont deux vraies forces (à 50 ans révolus svp...).
Matthew a fini je vous rassure! Il aura vécu deux marathons. Un premier semi dans une allure capable de lui faire espérer 3:30 et un second semi dans lequel il s'est improvisé "coach et ange gardien" pour permettre à un anglais (qui courait pour la même cause caritative que lui) d'atteindre ensemble la ligne d'arrivée après 3H49 de durs efforts. Élégance toute britannique!
On vient, on court et on s'en va!

Cheers mate!
L'histoire d'un marathon ne s'écrit jamais à l'avance. Quelque soit sa préparation, son envie, sa détermination, son équipement, il y a toujours des imprévus ou circonstances qui rendent cette épreuve magique et surtout unique. Mais aux termes de ces 42 kms, nous avons "pris" Londres, comme d'autres villes avant...Boston, prépare toi à tomber!    







mardi 17 avril 2018

L'interview d'avant course...

Contexte : Interview réalisée sans trucage à Meudon par un beau ciel clair. A la demande de Silian,  cette interview s'est déroulée dans le confort douillet de leur appartement.

Runner's world Magazine "Bonjour Silian, permets moi de rentrer directement dans le vif du sujet. Te sens tu prêt? parle nous un peu de cette prépa"
Silian:" 11 semaines sans bobos! c'est un première mondiale. En huit préparations marathon cela ne m'était jamais arrivé. Je pense que j'ai enfin trouvé le bon équilibre : des sorties modulées, l'hydratation à chaque sortie, la récup, les bons étirements aux bons moments, les bonnes semelles, pas trop d’excès, bref tout un peu mieux qu'avant".
Runner's world Magazine "Londres, c'est une première, donc as tu une appréhension particulière, des craintes nouvelles?"
Silian " Ma seule crainte est qu'il fasse trop beau et donc trop chaud. Courir par plus de 20°C sur le macadam n'est pas propice à la performance. L'expérience de Berlin me le rappelle à chaque fois (+25°c). A l'inverse, courir dans le froid comme à Stockholm (+3°c), c'est pas génial! Quand je vois le temps que les marathoniens ont eu à Boston aujourd'hui (Le marathon de Boston s'est déroulé dans les pires conditions : 2°c, averses de pluie, vents forts!!), je me dis qu'on a de la chance. Sachons en profiter."
Runner's world Magazine "A quoi occupes tu tes derniers moments avant dimanche?"
Silian " C'est la période que je préfère. C'est totalement excitant de sortir de 11 semaines de prépa et d'avoir à faire son sac tel un alpiniste qui partirait en "expé". Je commence à rédiger une liste des choses à prendre. Je réévalue l'opportunité du matériel, je l'adapte en fonction de la météo qui se précise, bref je vis la course avant la course, c'est vraiment de bons moments crois moi!"
Runner's world Magazine "As tu une image qui te reste de cette prépa?"
Silian "Je préfère ne pas reparler de la météo des deux derniers mois...(Silian baisse la tête puis la relève). Soyon
s positifs, je retiendrai l'image de ce couple de canards que je viens tout juste de retrouver. Je les croise à chaque prépa et toujours au même endroit. Mais ou etiez-vous ces deux derniers mois?..."
Runner's world Magazine "Parle nous de tes amis qui vont courir à londres"
Silian" Delphine fera parler l'expérience. Courir sans réels repères va lui donner le surplus d'énergie dont elle a un peu besoin. Je sais que sa prépa n'a pas été au top mais la "Gazelle du sud" va encore nous surprendre à 50 ans révolus. Marathonienne un jour, marathonienne pour toujours!
Quant à Matthew, il est en forme. Il veut passer sous les 3H30 et il devrait être récompensé. Cette année il court pour une cause qui lui est chère. Son fils Edgar a contracté une maladie qui n'est malheureusement pas si rare. Tous les dons sont les bienvenus pour aider ces enfants à surmonter cette maladie.J'invite tous les lecteurs de mon blog à faire, comme moi, une petite donation à cette adresse: https://www.justgiving.com/fundraising/matt-stansfield1

Runner's world Magazine "Trés bien, on le fera! Mais qu'est ce que tu fais? (Silian se déshabille et endosse un drôle de tee shirt...)"
In fit mode...
Silian " Tiens c'est une EXCLU! Voici ma tenue de course pour dimanche. J'ai tout prévu et surtout une température ressentie à plus de 20°C, je m'adapte aux conditions..."
Runner's world Magazine "Donc ce sera quasi "topless"...A qui penseras tu en particulier durant ce marathon de Londres?"
Silian " A tous les "Damaged people" et à mon regretté "Jef" parti là-haut courir d'autres marathons...Je l'entends toujours me dire "Allez... encore un peu plus, c'est ça, t'y es presque...". Je compte être à la hauteur pour ne pas le décevoir."
Runner's world Magazine "Pas mal de gens suivent tes performances grâce à ton blog, peux tu nous parler d'eux?"
Silian "Ils sont trop nombreux pour que j'en parle...mais je profite de l'occasion pour faire ici une dédicace appuyée à des "hommes de l'ombre".
En tête Coach Rodolphe qui m'a concocté mon plan de préparation. Sa phrase fétiche: On est pas là pour ramasser des merguez! Un coureur tout terrain pour qui la course à pied urbaine ou trail (en très longue distance svp!) n'a plus de secrets.
Coach Nadire grâce à qui j'ai découvert la nutrition sportive. Je lui confie régulièrement le haut de mon corps, je gère le bas. J'aime quand il dit : Une bonne séance, c'est quand on a fini sa gourde.
Enfin Ziad mon kiné. Il n'a pas eu à trop travailler cette fois-ci mais nos deux séances préventives vont forcément payer. Il a un don pour diagnostiquer ce qui ne va pas et te le corriger, jamais vu ça! mais restons discrets sur ses talents car le PSG pourrait bien lui mettre la main dessus...:-)
 
Runner's world Magazine "Avant qu'on se quitte, un dernier message?"
Silian "Londres fait partie des marathon "majeurs" dont le niveau est, semble t-il, plutôt relevé. Eh bien, ils vont voir de quoi est capable le gars de Sèvres! Let's take this Town!




mardi 10 avril 2018

Les recettes d'un record

Arrivée du London Marathon sur "Pall Mall". La Reine veille...
L'histoire n'est jamais écrite à l'avance mais voici un petit inventaire qui peut faire pencher les choses du bon côté. Cela devrait redonner le sourire et une franche motivation à mes camarades coureurs Delphine et Matthew qui vont courir comme moi et qui n'auront pas démérité durant leur 10 semaines d'entrainement et d'efforts!
Donc voici ma petite liste à laquelle je m'accroche depuis une semaine :


  • Ne pas avoir de décalage horaire et donc de "jet lag"
  • Ne pas subir une attente interminable dans la zone de départ (dans celle de New York tu attends parfois plus de 3 heures...)
  • Avoir un profil plutôt plat (le dénivelé est certes un peu plus relevé qu'à Berlin ou Chicago mais Londres est semble t-il assez "roulant")
  • Ne pas avoir fait un don du sang 12 jours avant (cette fois ci on ne m'y prendra pas!)
  • Avoir suivi un entrainement à la lettre et sans "bobos" (c'est une première!!!)
  • Pouvoir compter sur une ambiance qu'on annonce juste exceptionnelle!
Voici maintenant les choses que je ne contrôle pas et qui peuvent avoir une influence capitale sur nos performances :
  • La météo. J'en ai assez soupé de la boue, pluie, neige, glace, températures hivernales....Marre je vous dis! Un jour j'airai au "Paradis"car c'est en "Enfer" que j'ai passé mes 11 dernières semaines...Donc en résumé s'il pouvait ne pas trop pleuvoir et faire environ 10/12°C, je signe!
  • La vague de départ. Ça peut vous faire gagner ou perdre 5 bonnes minutes voir beaucoup plus, croyez-moi. 
  • Ton état de fraicheur le jour "J". 
Je me suis efforcé pendant ces dix dernières semaines à repousser mes limites, à sortir de ma fameuse "zone de confort". Je n'attends pas à ce que ça soit plus "facile" mais "mieux" à chaque fois. J'attends maintenant d'être payé, de pouvoir mesurer ma progression, de jauger ma forme. A chaque veille de marathon, je ressens la satisfaction d'avoir suivi une préparation exigeante. Rien ne pourrait me retirer le bénéfice de mes sorties (une quarantaine) ou j'ai  parfois vécu l'enfer et quelquefois (trop rares...) l'extase...
Alors oui, il est tout proche ce jour que j'ai noté fébrilement dans mon agenda il y a cinq mois. Un tout nouveau parcours, une ville à "prendre", une étoile à aller décrocher et peut-être un record à faire tomber! Let's take this town!





vendredi 30 mars 2018

mardi 20 mars 2018

de la boue jusqu'aux ongles....

La bonne bouillase, y en a pour tout le monde!
L'idée de départ était sympa. Aider mes amis des "Dunes d'Espoir" à finir l'Ecotrail 80 kms. Pour l'avoir fait l'an dernier (en 3H30), ce petit bout de trail devait être une formalité après 6 semaines de préparation pour Londres. Sauf que voilà...c'était trop beau! Le temps nous a joué un drôle de tour. Dès samedi matin, il est tombé des trombes d'eau... comme si nos forêts avaient besoin de ça en ce moment! Sans discontinuer, la pluie puis la neige sont tombées.

Un peu inquiets pour l'équipage des Dunes, parti à midi depuis St Quentin en Yvelines avec l'un des trois enfants participants (Enzo, Ulysse et Louna),  j'ai suivi la joëlete sur le "tracker live" et j'ai vite compris que notre rdv prévu à Meudon allait être, comment dire...décalé.

Ce n'est que vers 19H que j'ai retrouvé mes coureurs en "jaune fluo" et pour la plupart l'énergie manquait déjà franchement. Dur d'imaginer la suite de cette aventure de nuit, dans la boue et dans le froid...avec 35 kilomètres devant nous. Et de boue il en fut franchement question à un niveau à peine imaginable. Des chevilles entières qui disparaissent dans une boue tantôt liquide tantôt solide...déjà que les conditions n'était pas top, mais là c'est Verdun! Notre équipage a plus des allures de troupes d'Empire Napoléonien battant retraite en Russie. C'est une vraie et belle "Bérézina" qui se rejoue à la lueur de nos pauvres frontales et dans une indifférence quasi absolue hormis nos seuls et vrais soutiens : l'équipe suiveuse des Dunes qui nous ravitaille et nous permet de changer de temps en temps de pilote (c'est à dire d'enfant...).

2 heures que je coure avec eux (donc 9H qu'ils courent!) et se pose la question de la "barrière horaire". Forcément ces conditions ne nous aident pas à retrouver un rythme de compèt. Je prends un maximum de relais (comprenez : personne ne se presse pour prendre mon relais) et j'avale comme je peux ces kilomètres dans une boue qui atteint parfois 20 cm de profondeur...DINGUE! Qu'on ne vienne pas me dire que c'est pas du Trail!


4 heures plus tard, on a sauvé un peu les meubles. On est parvenus à rester légèrement en dessous des barrières horaires mais la boue, elle, ne nous lâche pas d'une semelle. On bénit les rares portions  bitumées mais pour rappel l'Ecotrail paris c'est plus de 90% de chemins Nature...
Bois de Meudon, Chaville, Sèvres, Viroflay, Ville d'Avray, Fausses reposes et à présent Parc de St Cloud, la bonne grosse boue bien liquide ou semi solide est PARTOUT! C'est Verdun la guerre en moins bien sûr...

Minuit a sonné...je quitte le groupe des Dunes après les avoir mis sur un beau ruban d'asphalte tout plat, tout propre et garanti 0% de boue. Je les sens heureux. Les plus marqués par l'effort se réveillent. Ils savent qu'ils auront les honneurs de la Tour Eiffel. L'enfant qui nous guide (Enzo) est tout à son excitation. On le serait à moins. Dans une petite heure il sera au premier étage de la Tour Eiffel accompagné de sa troupe des Dunes après 13H d'efforts! Leurs jambes redeviendront légères, le froid sera vite oublié et quelques larmes couleront sur les visages. Good job les Dunes! C'était encore une fois osé mais vous l'avez fait et bien fait!

Ce genre de course te rend évidemment plus fort. Une rando-course, dans ces conditions, augmente ta confiance et on peut parier qu'après ça, tu ne crains plus grand chose...
de la même couleur que la moquette de mon immeuble...ça tombe bien!
       



jeudi 15 mars 2018

Mouillé mais toujours debout!

Ce blog reprend du service pour vous faire partager mon dernier projet : le marathon de Londres. Nous sommes à moins de 6 semaines du jour "J", et pour une fois,  ma préparation se déroule absolument sans accroc. Pas de petits ou gros bobos, je n'ai pas sauté une seule séance, bref un plan respecté à 100%! Même mon genou gauche, qui était un peu douloureux après New York, me laisse tranquille. Non, vraiment nada. La seule chose dont je me plains, c'est la météo qui nous offre des conditions d'entrainement vraiment pas faciles. Si vous voyiez l'état de mes chaussures...Les appuis en forêt sont parfois très limites et je ne reviens même pas sur l'épisode "neige à Paris", où après avoir eu un jour parfait, il a fallu bouffer de la neige en soupe, des flaques d'eau glacée, des plaques de glace et de la boue mélangeant un peu les trois! Je dis STOP et je revendique un peu de terrain propre et relativement sec. Les forêts sont pleines de nouvelles petites rivières que je n'avais jamais vu avant. Ces conditions m'ont poussé (moi et mes amis coureurs) à retourner sur des rubans de bitume même si nous savons tous que c'est pas l'idéal pour nos articulations. Je me suis aussi acclimaté à la piste d'athlé de l'hippodrome d'Auteuil, ça change...et c'est surtout sec!

Bref je contrôle les éléments "intérieurs" mais reste impuissant sur ce qu'il me tombe sur la tête...Chaque jour qui passe peut sembler ordinaire mais il me rapproche de mon but extraordinaire: taper mon record à Londres!