vendredi 28 mars 2014

La vraie/fausse interview de Silian à J-10

Paris, comme on se retrouve !
(Interview réalisée sans trucage le jeudi 27 mars à 10 jours du Marathon de Paris)

Silian, nous sommes à 10 jours du marathon, première question comment te sens-tu ?
Pas mal du tout, sur mes deux jambes en tout cas. Je savoure surtout de ne pas être blessé à si peu de jours de l’événement comme ce fut malheureusement le cas pour New York…
5 months ago...
Avec le résultat que nous connaissons tous, quel truc de dingue!
Oui New York aura été très spécial. Le corps médical ne s’en est toujours pas remis (rires) mais à bien choisir je préfère participer dans la sérénité et non dans la crainte d’une blessure qui peut t’écarter des terrains de sport pendant des mois…
 

Alors cette prépa ? Peux tu nous donner des détails ou des changements majeurs que tu aurais opéré ?
Pas de révolution mais des évolutions. J’ai soustrait quelques séances, favorisé le fractionné long plutôt que le court et j’ai investi dans l’électrothérapie (merci Compex !) pour la récup.  
Tout cela ne t’a pas empêché de te blesser malgré tout…
En effet (soupires) et je n’ai plus 20 ans. Si c’était à refaire, je pense que j’introduirai une ou deux séances de Kiné/Ostéo en semaine 4 et 7 et que je m’intéresserai d’un peu plus près au yoga, notamment aux exercices matinaux qu’on appelle la « salutation au soleil ».
Joli nom dis moi...Tu t’entraines toujours seul ? Parles-nous de tes entrainements
70% du temps je cours seul et souvent de bon matin pour préserver ma vie de famille mais je ne dis jamais non à une sortie collective surtout en « sortie longue » ou le temps passe plus vite à deux et plus. Matthew a été un super coéquipier à la montagne (3 sorties), dans le parc de St Cloud (1 sortie longue 2H30) et dans la forêt de St Germain (son terrain de jeux).  Courir seul ne me dérange pas mais c’est peut être une limite à ma progression. Il y a certainement un truc à travailler en se mêlant à d’autres groupes et donc à d’autres plans d’entrainement. 

Quel a été ton meilleur moment ?
Certainement à La Norma ou je faisais mon « Kilian Jornet ». C’était dur et à la fois magique. Courir en montagne dans la neige et sous la neige, ça restera de grands moments que je n’ai malheureusement pas immortalisés. Il me reste ces émotions fortes d’avoir emmener mon corps dans une zone nouvelle ou chacun a pris ses responsabilités et surtout du plaisir.
Et le pire ?
Ma blessure à la cuisse lors d’un fractionné, celui de trop. Encore une fois mon corps m’a lâché malgré tous les précautions dont il fait l’objet mais visiblement pas assez… L’expérience grandissant, tu peaufines chaque année un plan avec plus de ceci, moins de cela, tu te dis qu’on t’y reprendra plus, que la blessure ce sera pour les autres, que tu as fait tout ce qu’il fallait pour l’éviter et un beau matin, sans crier gare,  « crac » tu sors ! C’est dur mais ça fait partie du jeu. A part Paris 2009, je n’ai pas une prépa qui se soit passée sans bobos, ça donne un aperçu sincère de ses propres limites. La prochaine ? Oui ce serait magique d’en faire une sans le moindre souci. Le Yoga et la souplesse du corps est peut être la réponse que je cherche.    

PARIS 2014 sonne comme un retour aux sources ?
C’est très vrai (rires). C’est comme un vieux copain perdu de vue que je retrouve avec bonheur. J’aurai un immense plaisir à retrouver Paris et ses avenues magiques.  50 000 coureurs avides d’efforts, ça va être une super fête. Question logistique c’est quand même plus relax. Tes potes et ta famille peuvent venir te voir, tu es supporté et tu joues à la maison, on ne peut pas rêver mieux.

Attention, la "New York dream team" va encore frapper!
A propos de potes, parle-nous de tes amis coureurs qui vont s’aligner le 06 avril
Avec plaisir ! Honneur aux femmes. Il y a tout d’abord Delphine qui s’est parait-il peu entrainé pour ce marathon mais elle a tenu à apporter son sourire et son souffle à Paris. Ce sera son 4ème marathon. Mon prono ? Entre 3H50 et 4H grâce à l’expérience ! François, Triathlète émérite depuis 2013, s’est préparé selon un plan que je lui avais conçu pour Stockholm (2012) et qui semble bien lui réussir.On devrait le voir arriver Av Foch après à peine 3H40. Fabrice, attention à celui là ! Avec ses fausses allures qui t’endorment et ses sprints de kenyan au réveil, il va viser sous les 3H30. Il a de surcroit une grosse pression : c’est sa boite qui sponsorise le marathon et ils ne sont pas moins de 1000 collègues à le courir! Enfin Matthew est lui aussi en super forme. Ses derniers chronos donnent à penser qu’il risque de réaliser son rêve : descendre sous les 3H30. Une juste récompense pour tous les efforts fournis, je souhaite à tous une très belle course et de prendre un maximum de plaisir. Mention spéciale aussi pour le doyen Olivier qui en est à plus de 30 participations rien que sur Paris! Plus de 60 ans et toujours sous les 3H45...Chapeau bas!
 
Parlons de ton objectif si tu veux bien…
(un téléphone sonne, Ibra au bout de la ligne… « Hej ! Hur mar du ? Gratulerar ata Paris ! Vi ses ». Silian raccroche) C’était le suédois ! Tu veux connaitre mon objectif ? En dessous de 3H40 donc mieux qu’à New York mais honnêtement ça va être dur d’aller taper sous les 3H30. Je suis en tous cas sûr d’une chose : prendre du plaisir et être de la fête !   

As-tu envisagé d’autres courses, d’autres modes d’entrainement ?
Je parle souvent de trails et c’est vrai que j’ai envie de revenir à un format plus confidentiel et surtout nature.  En tout cas je suis particulièrement heureux de refaire « Marseille Cassis » cette année avec pourquoi pas un beau maillot du PSG qui a d‘ailleurs de plus en plus la côte à Marseille (rires). Ta deuxième question sous entend peut-être « comment éviter enfin la blessure ? ». Je devrai peut-être envisager de solliciter un coach une fois. On verra (Silian songeur).

Nous sommes le 6 avril, de quoi rêves-tu ?
"Km 32, c'est là qu'on ATTAQUE!!"
De voir mes enfants et ma femme sur le parcours et de pouvoir les serrer dans mes bras à l’arrivée. Mes enfants ne m’ont jamais vu courir un marathon car ils m’ont « raté » à Paris en 2009 (ils avaient 3 ans et demi). Pour ne pas me rater cette année, les indications données et points de rencontre sont ultra clairs!
 



Le mot de la fin ?
Je dédie à l’avance mes kilomètres à tous les « damaged people ». A tous ceux qui n’ont pas la force ni la chance de pouvoir courir, à tous ces gens abîmés que la vie a bousculé sans répit. Je mesure ma chance et mon privilège. Le Monde est souvent malade et je ne peux le soigner. Le Monde est parfois sale et je ne peux le nettoyer. Le seul truc que je sache faire c’est courir et courir encore.

Et à tous mes amis qui franchiront la ligne, j’ai pour eux un message : «  le champagne est au frais » ! Faisons du "MDP Paris 2014" un beau et grand cru !



El Nino y su Hijo vous saluent bien!


 

vendredi 21 mars 2014

Et me revoilà !

Ca y est je suis de retour ! Deux petites séances bien avalées, c’est bon de revenir ! Mon rythme est clairement un peu trop élevé mais j’ai un mal fou à « freiner » mes jambes ! Je reste bien à l’écoute de mon corps et j’évite les fractionnés courts (trop risqués à ce stade de récupération). Je vais donc privilégier des séances pour trouver mon rythme fondamental en marathon (4’45’’ au km). Si ça se trouve, je vais me retrouver dans une configuration identique à celle de Stockholm (2012) ou j’avais suivi un rythme plutôt doux que j’avais été capable de suivre jusqu’au bout.

Les deux dernières semaines de prépa se savourent et pour une fois (enfin j’espère…) je vais en profiter pleinement. Il est bon de sentir monter la pression et d’avoir la quasi certitude qu’on va « en être ». Tous mes amis que je croise ne me parlent plus que de ça. C’est comme un « PSG/OM », tu te dois de répondre présent. J’avoue prendre du plaisir dans la dernière ligne droite avant l’événement. Je pense au jour de  la course, je visualise mentalement les rues de paris, les difficultés qui m'attendent, les bons moments et cette sacrée ligne d’arrivée. Humm…il est beau ce marathon quand même. 50 000 coureurs. Parmi eux des copains et des inconnus. Avec qui vais-je faire course commune sur des kms ? Avec qui vais-je partager ma sueur et ma salive ? Quelle nouvelle aventure m’attend ?  Tout reste à faire, tout reste à vivre. Je suis très heureux et un peu ému de revenir sur le tracé de mon tout premier marathon. C’est une émotion bien particulière qui te prend aux tripes et m’arracherait presque une larme, là… sans rien faire, rien qu’en y pensant. Paris m’a fait naitre, Paris m’a fait roi.

J-15, il est temps de penser à une tenue de course et veiller à ne pas négliger les « petits détails » (pédicure, gels, targets time, sommeil, récup…). Perdre 1 ou 2 kgs serait certainement une bonne chose. Mon « ramadan sportif » devrait m’y aider.

J’ai hâte, pas vous ?

lundi 10 mars 2014

Infirmerie


Le coureur du bois de Meudon retourne à l’infirmerie et ne touche pas les  « 20 000 ». Elongation à la cuisse gauche. Les prépas s’enchainent et malheureusement se ressemblent…