En attendant de vivre ce pourquoi nous nous sommes tant
entrainés, la dernière semaine offre un repos relatif au marathonien.
L’occasion de préparer dans les moindres détails sa course et celle aussi de
faire un petit bilan chiffré : Près de 30 séances d’entrainement, environ 380kms courus, 1 séance
d’ostéopathie, 2 tubes de Voltarène (très raisonnable…), 5 sorties collectives
et 13 jours d’arrêt.
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La tenue pour le grand Bal de NY |
« C’est dimanche
le grand bal et je n’ai rien à me mettre ! » La tenue du coureur ne
s’improvise pas : chaussettes spéciales par-dessus une crème anti
frottements (ca préserve normalement des
ampoules, manchons de compression au niveau des mollets (devenus très à la mode
+ 50% des coureurs en mettent aujourd’hui), short spécial course, ceinture avec
gourdes (2) et gels (8) , tee-shirt (après avoir mis un peu de crème là ou ça
frotte !), cardio-fréquencemètre, chrono of course, poignets éponge avec petit mémo des temps au
5/10/15/21/25/30/35/40kms; bandana et bonnet (selon météo) ; brassard avec
MP3 chargé (pour la dernière heure) et bien sûr un dossard bien accroché. En
complément chaque coureur bien intentionné prévoit des vêtements et/ou sacs
poubelles qu’il jettera au moment du départ et qui permettront au
coureur de garder un corps chaud.
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"Paris Marathon" ou comment relier d'est en ouest les deux "poumons" de Paris |
Durant cette dernière ligne droite, il faut reposer son
corps mais le garder sous tension. 3 petites séances allégées pour qu’il reste
en alerte sans pour autant puiser dans ses réserves. Le sommeil cette dernière
semaine est aussi une des clefs du succès. Vient aussi le temps de la
préparation mentale ou l’on essayera de visualiser le parcours comme un
descendeur à skis. On se projette km après km et on tente d’imaginer les
obstacles, les parties plus rapides, là
ou on peut perdre du temps…
Paris présente deux dangers : le départ en descente sur
les Champs Elysées ou dans l’euphorie du départ on peut vite se cramer et ses
sous-terrain qu’on descend puis qu’on remonte ! Un coureur averti en vaut
deux.
J-4, on se couche en appliquant une crème anti frottements à
ses pieds et en recouvrant ces derniers d’une paire de chaussettes (plus sexy
tu meurs !). On boit durant 3 jours
à intervalles réguliers une boisson qui augmente nos réserves en glycogène. Bref
on est déjà de façon inconsciente ou non dans la course. On garde ses habitudes
(bonnes ou mauvaises soient-elles) et petits rituels jusqu’au coup de canon
sonnant le départ, on ne change rien. Enfin la veille c’est « Gatosport
Party » qui a avantageusement remplacé les pâtes mais beaucoup moins sympa
à avaler… La dernière nuit est toujours difficile. Le sommeil est dur à trouver
car le corps ressent l’excitation, l’envie d’y aller. Dix semaines qu’il attend
ça, il faut que ce moment vienne, que l’histoire s’écrive et qu’il en fasse
partie. Il n’est nulle question de peur ou d’appréhension quand on s’est
entrainé correctement sans réelle interruption. L’expérience et le mental sont
des capitaux précieux pour le marathonien qui saura réagir à pas mal de
circonstances.
Hier, je croisais des
« fous » qui couraient plus de 20kms et je me disais que jamais je ne
réussirai un tel pari, une telle audace, un tel dépassement de soi.
Aujourd’hui, j’en rigole presque…Plus d’un septennat de sueur, de performances
et d’expériences ont façonné mon cuir et mon armure. El Nino est prêt et il a
hâte que la fête commence !