mardi 8 avril 2014

Une 6ème étoile

Au run Expo avec Matt.
Que dire et que retenir de mon sixième marathon ? Il a fait beau et chaud. La chaleur n’est pas mon allié et il a fallu beaucoup s’hydrater et s’asperger d’eau. Une casquette aurait pu être m’offrir un peu de fraicheur. Mes temps au kilomètre ont été très réguliers et homogènes : entre 4’45 et 4’55 jusqu’au 35ème. C’est donc là que s’est situé mon « mur ». J’ai pu voir mes enfants à l’endroit prévu et cela m’a vraiment fait du bien ! Une belle ambiance durant ces 42 kilomètres mis à part le bois de boulogne ou tu souffres dans l’ignorance et l’anonymat le plus total ! Je n’avais pas totalement oublié ce tracé et beaucoup d’images de mon édition 2009 me sont revenues. L’apport des bénévoles est important et il faut saluer leur engagement et disponibilité. Sans eux pas de course ! Il est toujours sympathique de courir avec autant de nationalités diverses. Beaucoup d’étrangers étaient venus conquérir Paris. J’ai discuté aves quelques espagnols, américains, néo-zélandais, Suédois, italiens, brésiliens…

Veillée d'armes. Tenues en position.
Dès le 25eme les choses sérieuses commencent. Le tunnel des tuileries (interminable) marque une limite virtuelle au-delà de laquelle l’abandon peut raisonnablement être écarté quelque soit le coureur et son niveau. Passé le 29ème un panneau s’adresse au coureurs et dit un truc du genre : « vous étiez venu voir la tour Eiffel, eh bien là voilà ! ». Pas besoin du panneau pour savoir qu’elle est là bien sûr mais je tourne quand même la tête et je regarde cette grande « dame de fer ». Elle rayonne sous le soleil, elle est en forme, elle est belle ! Maintenant ce qui compte le plus c’est de retrouver les miens au Km 32. A force d’explications et de dessins, je me suis bien fait comprendre et j’arrive donc à les trouver pile poil à l’endroit prévu. Quel bonheur mais très rapide car je sens qu’il sera difficile de repartir. Km 33, un couple de copains m’encourage. Km 35 d’autres visages familiers, puis plus rien…
Je rentre dans le bois de boulogne et son « désert ». Cette zone  est comme aseptisée, nettoyée de tout spectateur comme s’il y rodait un quelconque danger, un virus mortel ? Il reste moins de 5 bornes et tout le monde serre les dents. Je suis incapable de relancer, j’attends patiemment la fin. J’économise mes gestes, je pense à bien respirer. Mon cerveau a pris le relai, il connait sa mission, il va encore l’honorer. « PNC, dernier virage », mon avion guette maintenant sa piste d’atterrissage.  « Ce sera piste Foch » « Reçu ». Porte Dauphine,  la foule est là ! Et quelle foule ! Bien compacte et  au bord de la crise de nerfs, cette marée humaine attend ses héros anonymes, ses maris et femmes qui veulent en finir, ses copains-copines qui ont promis de le terminer, bref elle est là et elle scrute avec compassion et admiration nos corps légèrement désarticulés, nos pauvres carcasses qui ont « mangé » sur 42 kilomètres.

« Dossard 21258 j’ai un visuel, vous pouvez vous poser » « Bien reçu ». 200 mètres…ligne d’arrivée, finish. Avant cela, j’embrasse le sol de Paris. C’est devenu une petite tradition…En franchissant la ligne je ne ressens pas autant d’émotions qu’à l’accoutumée.  Un peu déçu de ne pas avoir ma dose de larmes et de joie, cette fois c’est plus intérieur, je l’accepte. Un peu détaché, je félicite les coureurs « finishers », mes frères, ma famille. Paris 2014 était pour moi un très bon cru et comme promis le champagne sera servi!
 
1 marathon et 2 annivs à célébrer!! On avait délocalisé le "Pacha Club" au Vésinet...
Les temps des coureurs/amis engagés :
  • Fabrice 3H27’03’’ (dommage ces 3’’…)
  • Votre serviteur 3H28’
  • Matt 03H47’ (une méchante ampoule et 15’ de perdus ! 10 semaines d’entrainement un peu gâchées par une ampoule…c’est dur mais c’est aussi ça le marathon, cruel)
  • Olivier 3H59’ (problèmes gastriques et finish au courage! A plus de 65 ans chapeau très bas !!)
  • Delphine 4H01’ (dur sur la fin… une prépa pas facile faut bien dire. Promis, elle prendra sa revanche au « Marseille Cassis » !)
  • François 4H08’ (le potentiel pour repasser sous les 4H est pourtant là, alors ?).
  • Jean-Marc 4H53’ (toujours présent!) 

vendredi 4 avril 2014

Même pas mal!!



Désolé, pas réussi à la mettre droite celle-là...
Départ du Marathon dans 01 jour 15H 05 min
La pression qui monte...

mercredi 2 avril 2014

L’enfer du dimanche…

En attendant de vivre ce pourquoi nous nous sommes tant entrainés, la dernière semaine offre un repos relatif au marathonien. L’occasion de préparer dans les moindres détails sa course et celle aussi de faire un petit bilan chiffré : Près de 30 séances d’entrainement,  environ 380kms courus, 1 séance d’ostéopathie, 2 tubes de Voltarène (très raisonnable…), 5 sorties collectives et 13 jours d’arrêt.

La tenue pour le grand Bal de NY
 « C’est dimanche le grand bal et je n’ai rien à me mettre ! » La tenue du coureur ne s’improvise pas : chaussettes spéciales par-dessus une crème anti frottements (ca préserve  normalement des ampoules, manchons de compression au niveau des mollets (devenus très à la mode + 50% des coureurs en mettent aujourd’hui), short spécial course, ceinture avec gourdes (2)  et gels (8) , tee-shirt  (après avoir mis un peu de crème là ou ça frotte !), cardio-fréquencemètre, chrono of course,  poignets éponge avec petit mémo des temps au 5/10/15/21/25/30/35/40kms; bandana et bonnet (selon météo) ; brassard avec MP3 chargé (pour la dernière heure) et bien sûr un dossard bien accroché. En complément chaque coureur bien intentionné prévoit des vêtements et/ou sacs poubelles qu’il  jettera au  moment du départ et qui permettront au coureur de garder un corps chaud.
"Paris Marathon" ou comment relier d'est en ouest les deux "poumons" de Paris
Durant cette dernière ligne droite, il faut reposer son corps mais le garder sous tension. 3 petites séances allégées pour qu’il reste en alerte sans pour autant puiser dans ses réserves. Le sommeil cette dernière semaine est aussi une des clefs du succès. Vient aussi le temps de la préparation mentale ou l’on essayera de visualiser le parcours comme un descendeur à skis. On se projette km après km et on tente d’imaginer les obstacles,  les parties plus rapides, là ou on peut perdre du temps…

Paris présente deux dangers : le départ en descente sur les Champs Elysées ou dans l’euphorie du départ on peut vite se cramer et ses sous-terrain qu’on descend puis qu’on remonte ! Un coureur averti en vaut deux.
J-4, on se couche en appliquant une crème anti frottements à ses pieds et en recouvrant ces derniers d’une paire de chaussettes (plus sexy tu meurs !).  On boit durant 3 jours à intervalles réguliers une boisson qui augmente nos réserves en glycogène. Bref on est déjà de façon inconsciente ou non dans la course. On garde ses habitudes (bonnes ou mauvaises soient-elles) et petits rituels jusqu’au coup de canon sonnant le départ, on ne change rien. Enfin la veille c’est « Gatosport Party » qui a avantageusement remplacé les pâtes mais beaucoup moins sympa à avaler… La dernière nuit est toujours difficile. Le sommeil est dur à trouver car le corps ressent l’excitation, l’envie d’y aller. Dix semaines qu’il attend ça, il faut que ce moment vienne, que l’histoire s’écrive et qu’il en fasse partie. Il n’est nulle question de peur ou d’appréhension quand on s’est entrainé correctement sans réelle interruption. L’expérience et le mental sont des capitaux précieux pour le marathonien qui saura réagir à pas mal de circonstances.

Hier, je croisais des « fous » qui couraient plus de 20kms et je me disais que jamais je ne réussirai un tel pari, une telle audace, un tel dépassement de soi. Aujourd’hui, j’en rigole presque…Plus d’un septennat de sueur, de performances et d’expériences ont façonné mon cuir et mon armure. El Nino est prêt et il a hâte que la fête commence !