lundi 25 octobre 2010

La vraie/fausse Interview de Silian à J-13...

Morceaux choisis de l'interview donnée par Silian à Meudon, le dimanche 24 octobre 2010.

Silian, le marathon de NY approche (J-13), pouvez-vous nous dire ou vous en êtes dans votre entrainement?

J'ai franchement adouci le régime. Je ne suis plus qu'à deux séances de course (une courte, une longue) et deux séances piscine de Big Apple.

Comment abordez-vous ce RDV tant attendu?
J'en ai déjà la chair de poule. Mentalement et physiquement je pense être prêt. J'ai fait ce qu'il fallait. Je n'ai raté ou négligé aucune séance d'entrainement. J'ai réussi à m'accommoder de deux trois petits "bobos". J'ai vécu un début de préparation très mouvementé (tendinite, problèmes veineux) mais j'ai eu raison du fameux "Mur" (voir article septembre) qui était sur mon chemin. Je l'ai tout simplement anéanti, il ne reste que des bouts de gravas. J'ai hâte d'être dans l'avion!

Quels seront selon vous les clés de ce marathon?
La récupération après l'avion et le décalage horaire vont jouer une assez grande influence. Je l'ai moi même vécu en allant en touriste à NY l'an dernier. Je suis prévenu de certaines difficultés du parcours, les ponts entre autre. Quelque soit la météo, je sais par avance que le public new yorkais sera au rdv et je compte bien lui rendre hommage à ma façon. Je cherche encore comment.

Livrez-nous un petit secret de préapration dans cette phase ultime
Je mets les chaussures de course de côté, je profite de ma famille et je me coupe du monde pour rentrer dans une bulle. Je n'écoute, ni ne consulte, ni ne regarde plus les infos et leurs tristes nouvelles. Je revendique un peu d'égoïsme pour préparer mon corps et vider ma tête.  

Votre objectif chrono après Paris (3H45)?
J'ai toujours un objectif officiel et un objectif "secret". Disons que pour New York cela consistera à répondre présent dans cette incroyable fête/événement du running international. Le temps ne sera pas mon obsession pourvu que je prenne du plaisir et que j'arrive à l'heure pour regarder PSG/OM!

...PSG/OM? De quoi me parlez-vous?
Hasard du calendrier, le Classico a lieu ce jour-là et pour moi c'est capital de pouvoir le suivre même depuis NY. J'ai contacté, il y a un mois, le club de Supporters du PSG à New York et ils m'ont répondu Welcome! J'ai RDV avec des américains que je ne connais pas encore à 15H dans un bar dont la devise est "where football is religion"...tout un programme. Crampes ou pas, j'y serai!

Pensez-vous dédier ce marathon à quelqu'un en particulier?
Tout d'abord je tâcherai d'être à la hauteur des "anciens" qui ont couru là-bas avant moi. Je pense en particulier à mon oncle qui l'a couru il y a trente ans en moins de 3H30 s'il vous plait! J'aurai une très grosse pensée pour mon pote Laurent qui vient de perdre son papa. Sans lui et sa géniale proposition de participer au semi de Paris en 2005, je n'en serai pas là! J'aimerai lui rendre cet hommage. Toujours présent dans les grands RDVs de course (surtout parisiens), il m'a communiqué ce virus et continue de propager la "run attitude" autour de lui. Dans mes foulées, dans mes efforts et dans ma sueur au moment de franchir cette sacrée ligne d'arrivée, il y aura un peu de toi! Merci Laurent!

Le bruit court que vous avec enfreint votre propre code de conduite à propos de vos chaussures?
La décision n'a pas été facile à prendre mais j'ai écouté mon corps qui m'a en effet réclamé des chaussures neuves pour NY. Honorer à NY mes chaussures actuelles aurait été magique mais la prise de risque outre atlantique n'est pas permise. Elles m'auront préparé et fait le plus dur, elles méritent un juste repos au pied d'un jeune africain (http://www.africarun.org/).

A quoi pensez-vous quand vous courez un marathon?
A rien ou presque. Je regarde les gens, les coureurs, mes jambes et mes chaussures...Il m'arrive de parler à mon corps, de lui dire ce que j'attends de lui, de le prévenir des pièges qui le guettent. Je le rassure quand cela devient dur et je le félicite quand l'obstacle est passé. Vu sous un autre angle, il est intéressant de penser que ma "tête" est en négociation permanente avec mon "corps" car elle seule sait ce qu'il y a au bout de l'effort.

Il m'arrive aussi d'encourager des coureurs en difficulté à qui le mental fait parfois un peu défaut. Je tente alors de leur offrir un peu de matière massivement stockée chez moi. Je leur dit des choses simples mais qui rallument souvent leurs yeux. Exemples : "Think about the finish line","Today Manhattan is yours! taket it!" "See you at the finish line"
A Paris, sans vouloir me vanter, je crois en avoir "rallumé" 3 ou 4. Quand l'entrainement n'a pas suffi pour certains, le corps a parfois besoin d'être un peu poussé pour prolonger l'effort.

Visualisez-vous votre course avant de l'avoir couru?
Oui, la préparation mentale l'exige. Cela n'a rien d'un détail et je rappelle ma conviction: un marathon c'est 50% dans les jambes et 50% dans la tête!

Racontez-nous alors votre dernier kilomètre...
Je suis dans Central Park et j'entends hurler le public. Le public nous donne à tous l'énergie qui nous fait défaut depuis 6 kms environ. Je vois alors dans l'attitude et le regard de mes très proches voisins de course que "c'est gagné", qu'on va tous être dans 6 mns environ (mon dernier km est en général à ce rythme) des "Heroes just for one day" comme dirait D.Bowie. Je délivre ce message à mes jambes qui attendent cet ordre ultime.

Dans mes oreilles résonnent la BO de "Pacific"(Honor). C'est le dernier morceau prévu (d'une set list d'environ 45 mns) pour me faire "voler" sur 400 mètres. J'effectue alors un virage à droite et j'aperçois Columbus Circle. Je tape dans les mains de gamins prononçant des "Go Silian!","Allez la France!". Je tourne encore à droite et j'ai clairement un visuel sur la ligne d'arrivée. Je savoure ces instants précieux et uniques car je ne vais pas revenir ici chaque année...J'adresse un large sourire (et peut être plus) à ce formidable public.

La voix du speaker/animateur se fait plus forte. Je coupe mon lecteur MP3. Je jette un œil à mon chrono. Je regarde le ciel. Je pense à mon ami Laurent. Je franchis la ligne. Je suis submergé par une émotion très particulière que seul le marathonien connait... Je suis tellement bien! Je me ravitaille et je "cours" retrouver Nathalie. Là je lui fait le remake de Rocky I : "Adrienne... j'ai gagné!!!".

Que comptez-vous faire le soir même et lendemain?
Sortir, célébrer et pourquoi pas "trottiner" dans Central Park dès le lendemain avec une belle médaille autour du cou. Ça aurait une gueule folle,non?

2 commentaires:

  1. bravo encore mon coeur!! car je sais qu'il faut plus que du mental pour se lever à 6h du mat' (surtout toi qui adore dormir...)il faut une vraie abnégation sur le but à atteindre (te lun un warrior!!).
    bon vivement quand même que le marthon soit derrière toi pour que tu puisses boire, manger et autres......
    mille bisous d'amour minou
    fièle supportrice

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  2. Silian,
    eres un crack, buena suerte con las próximas semanas,
    Abrazos desde España GERARDO

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