Paris, comme on se
retrouve !
(Interview réalisée
sans trucage le jeudi 27 mars à 10 jours du Marathon de Paris)
Silian, nous sommes à
10 jours du marathon, première question comment te sens-tu ?
Pas mal du tout, sur mes deux jambes en tout cas. Je savoure
surtout de ne pas être blessé à si peu de jours de l’événement comme ce fut
malheureusement le cas pour New York…
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5 months ago... |
Avec le résultat que
nous connaissons tous, quel truc de dingue!
Oui New York aura été très spécial. Le corps médical ne s’en
est toujours pas remis (rires) mais à bien choisir je préfère participer dans
la sérénité et non dans la crainte d’une blessure qui peut t’écarter des
terrains de sport pendant des mois…
Alors cette
prépa ? Peux tu nous donner des détails ou des changements majeurs que tu
aurais opéré ?
Pas de révolution mais des évolutions. J’ai soustrait
quelques séances, favorisé le fractionné long plutôt que le court et j’ai investi
dans l’électrothérapie (merci Compex !) pour la récup.
Tout cela ne t’a pas
empêché de te blesser malgré tout…
En effet (soupires) et je n’ai plus 20 ans. Si c’était à
refaire, je pense que j’introduirai une ou deux séances de Kiné/Ostéo en
semaine 4 et 7 et que je m’intéresserai d’un peu plus près au yoga, notamment
aux exercices matinaux qu’on appelle la « salutation au soleil ».
Joli nom dis moi...Tu
t’entraines toujours seul ? Parles-nous de tes entrainements
70% du temps je cours seul et souvent de bon matin pour
préserver ma vie de famille mais je ne dis jamais non à une sortie collective
surtout en « sortie longue » ou le temps passe plus vite à deux et
plus. Matthew a été un super coéquipier à la montagne (3 sorties), dans le parc
de St Cloud (1 sortie longue 2H30) et dans la forêt de St Germain (son terrain
de jeux). Courir seul ne me dérange pas
mais c’est peut être une limite à ma progression. Il y a certainement un truc à
travailler en se mêlant à d’autres groupes et donc à d’autres plans
d’entrainement.
Quel a été ton
meilleur moment ?
Certainement à La Norma ou je faisais mon « Kilian
Jornet ». C’était dur et à la fois magique. Courir en montagne dans la
neige et sous la neige, ça restera de grands moments que je n’ai malheureusement
pas immortalisés. Il me reste ces émotions fortes d’avoir emmener mon corps
dans une zone nouvelle ou chacun a pris ses responsabilités et surtout du
plaisir.
Et le pire ?
Ma blessure à la cuisse lors d’un fractionné, celui de trop.
Encore une fois mon corps m’a lâché malgré tous les précautions dont il fait l’objet
mais visiblement pas assez… L’expérience grandissant, tu peaufines chaque année
un plan avec plus de ceci, moins de cela, tu te dis qu’on t’y reprendra plus,
que la blessure ce sera pour les autres, que tu as fait tout ce qu’il fallait pour
l’éviter et un beau matin, sans crier gare, « crac » tu sors ! C’est dur
mais ça fait partie du jeu. A part Paris 2009, je n’ai pas une prépa qui se
soit passée sans bobos, ça donne un aperçu sincère de ses propres limites. La
prochaine ? Oui ce serait magique d’en faire une sans le moindre souci. Le
Yoga et la souplesse du corps est peut être la réponse que je cherche.
PARIS 2014 sonne
comme un retour aux sources ?
C’est très vrai (rires). C’est comme un vieux copain perdu
de vue que je retrouve avec bonheur. J’aurai un immense plaisir à retrouver Paris
et ses avenues magiques. 50 000 coureurs
avides d’efforts, ça va être une super fête. Question logistique c’est quand
même plus relax. Tes potes et ta famille peuvent venir te voir, tu es supporté
et tu joues à la maison, on ne peut pas rêver mieux.
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Attention, la "New York dream team" va encore frapper! |
A propos de potes, parle-nous
de tes amis coureurs qui vont s’aligner le 06 avril
Avec plaisir ! Honneur aux femmes. Il y a tout d’abord
Delphine qui s’est parait-il peu entrainé pour ce marathon mais elle a tenu à
apporter son sourire et son souffle à Paris. Ce sera son 4ème marathon.
Mon prono ? Entre 3H50 et 4H grâce à l’expérience ! François,
Triathlète émérite depuis 2013, s’est préparé selon un plan que je lui avais
conçu pour Stockholm (2012) et qui semble bien lui réussir.On devrait le voir
arriver Av Foch après à peine 3H40. Fabrice, attention à celui là ! Avec
ses fausses allures qui t’endorment et ses sprints de kenyan au réveil, il va viser
sous les 3H30. Il a de surcroit une grosse pression : c’est sa boite qui
sponsorise le marathon et ils ne sont pas moins de 1000 collègues à le
courir! Enfin Matthew est lui aussi en super forme. Ses derniers chronos
donnent à penser qu’il risque de réaliser son rêve : descendre sous les
3H30. Une juste récompense pour tous les efforts fournis, je souhaite à tous
une très belle course et de prendre un maximum de plaisir. Mention spéciale aussi pour le doyen Olivier qui en est à plus de 30 participations rien que sur Paris! Plus de 60 ans et toujours sous les 3H45...Chapeau bas!
Parlons de ton
objectif si tu veux bien…
(un téléphone sonne,
Ibra au bout de la ligne… « Hej ! Hur mar du ? Gratulerar ata
Paris ! Vi ses ». Silian raccroche) C’était le suédois ! Tu veux connaitre mon objectif ? En
dessous de 3H40 donc mieux qu’à New York mais honnêtement ça va être dur d’aller
taper sous les 3H30. Je suis en tous cas sûr d’une chose : prendre du
plaisir et être de la fête !
As-tu envisagé d’autres
courses, d’autres modes d’entrainement ?
Je parle souvent de trails et c’est vrai que j’ai envie de
revenir à un format plus confidentiel et surtout nature. En tout cas je suis particulièrement heureux
de refaire « Marseille Cassis » cette année avec pourquoi pas un beau
maillot du PSG qui a d‘ailleurs de plus en plus la côte à Marseille (rires). Ta
deuxième question sous entend peut-être « comment éviter enfin la blessure ? ».
Je devrai peut-être envisager de solliciter un coach une fois. On verra (Silian
songeur).
Nous sommes le 6
avril, de quoi rêves-tu ?
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"Km 32, c'est là qu'on ATTAQUE!!" |
De voir mes enfants et ma femme sur le parcours et de
pouvoir les serrer dans mes bras à l’arrivée. Mes enfants ne m’ont jamais vu courir
un marathon car ils m’ont « raté » à Paris en 2009 (ils avaient 3 ans
et demi). Pour ne pas me rater cette année, les indications données et points
de rencontre sont ultra clairs!
Le mot de la fin ?
Je dédie à l’avance mes kilomètres à tous les « damaged
people ». A tous ceux qui n’ont pas la force ni la chance de pouvoir
courir, à tous ces gens abîmés que la vie a bousculé sans répit. Je mesure ma
chance et mon privilège. Le Monde est souvent malade et je ne peux le soigner. Le
Monde est parfois sale et je ne peux le nettoyer. Le seul truc que je sache faire
c’est courir et courir encore.
Et à tous mes amis qui franchiront la ligne, j’ai pour eux un
message : « le champagne est au frais » ! Faisons du "MDP Paris 2014" un beau et grand cru !
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El Nino y su Hijo vous saluent bien! |