mardi 5 octobre 2021

Pour un Homme et rien d'autre.

un ruban presque plat de 800m..je prends!
Je confesse, j'ai replongé...L'idée de recourir la "suprême" course à pied dans ma ville après 2 ans d'interruption était trop forte. Pour cela il a fallu retrouver le chemin de l'entrainement, de la volonté et de la rigueur mais ça vous le savez déjà, non? Alors oui je suis passé par tous les stades qui précédent ce fameux jour "J". L'excitation de s'entrainer comme un pur amateur mais sans ménager ses efforts, sentir venir doucement la routine, essayer de s'en distraire, et puis se blesser comme un artifice pénible pour se remotiver et chercher désespéramment une issue favorable. La blessure, cette douce alliée qui remet les choses en place et te fait voir les choses autrement. Nombre de fois ou j'ai envié de simples coureurs depuis ma voiture en me disant "je donnerai beaucoup pour courir comme eux aujourd'hui". Être sur la touche me regonfle, me redonne l'énergie que j'étais en train de dissiper sur les pistes d'entrainement ou jai accumulé des centaines de kms. "Blessure" je t'aime un peu, à la folie, pas du tout... 
 
Les trois premières semaines d'entrainement ont coïncidé avec mes vacances en Grèce.Pas facile de respecter un plan d'entrainement dans les iles grecques. L'inexpérience des reliefs et des parcours rend la tache un peu compliquée mais renforce le côté aventure. Les températures et les "restes" d'ouzo m'ont permis de revendiquer le statut " made in Greece" mais soyons clairs l'entrainement était mal adapté à une prépa marathon et cela a laissé des traces. J'en tire quand même la satisfaction de pouvoir me dire après coup: "j'ai couru à Milos, Naxos, Sifnos et Santorin...". J'ai agrandi mon royaume de "course à pied" et j'aurai laissé un peu de ma sueur dans de beaux endroits. 
 
 
La caldera à portée de pied

Retour à Meudon début septembre, le teint encore bien bronzé, il est maintenant question de retrouver du plat et du rythme. J'alterne prudemment les séances techniques et fondamentales en les consolidant parfois de séances de vélo en salle ou de piscine. J'attends, sans me l'avouer, la blessure. Elle finit bien sûr par arriver. J'avais RDV avec elle, comment aurais-je pu oublier? Protocole de soins, tout reprend une place calculée, pesée. Tout ce qui me paraissait secondaire reprend d'un coup de l'importance. J'accepte ce défi même si je suis loin d'en maitriser l'issue. J'adapte le plan, je fais des aménagements, je négocie avec mon corps. Après une première reprise le constat est à la fois positif,je recours; mais teinté de contraste, j'ai perdu le rythme et le bénéfice des 6 semaines passées. J-15, j'ai changé de chaussures, je porte parfois un strap pour me rappeler mes limites. Je ressens du mieux mais soyons clairs, je suis assez loin de l'extase...Je tente un bloc de 5 kms à mon rythme marathon et à la toute fin de celui-ci je sens que j'aggrave un peu mon cas. Je ressors le lendemain en me disant "ça passe ou ça casse" et naturellement ça casse... 
 

Séquoia 314 forever!

Je ne vais pas m'apitoyer car j'ai mis depuis longtemps le chrono de côté. Ce que je voudrai c'est simplement finir une histoire que j'ai commencé. J'accepte très volontiers de mettre de l'eau dans mon vin à condition qu'on me permette de courir. Égoïstement je veux ma part de réussite dans cette aventure mais je veux surtout la partager avec l'Homme qui m'a "accidentellement" incité à courir. Je veux que cette ligne d'arrivée soit la sienne, peu importe le temps et l'effort. Je le cours pour lui et c'est bien la chose la plus naturelle que je puisse faire. Ce serait pour moi le 10eme et pour "LVI" le premier. Que cela soit écrit et se réalise...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez laisser ici vos commentaires, encouragements...